L'envers du décor est l'exposition dont nous aimerions entendre davantage parler, alors parlons-en. Au même titre que l’Inde dans tous les sens ou Moscopolis, l'espace culturel Louis Vuitton comme une fenêtre sur le monde artistique, ouvre son espace à l'art contemporain chilien.
Les douze artistes conviés y questionnent leur époque, s'interrogent sur l'héritage d'une politique et affichent leurs messages engagés à travers deux positions significatives. La première, celle de la critique, qui dénonce une société chilienne rongée par son américanisation. La seconde, la liberté et le désir de se reconstruire, comme le symbolique Stade Nationale Estadio nationale. Une rétrospective unique du pays le plus étroit du monde, où les artistes s'émancipent jusqu'à l'absurdité. L’art contemporain chilien comme les frères Mario et Ivan Navarro le rappellent, n'a pas oublié l'affaire « Cara Metade » (des tortures et des disparitions à des fins de sécurité nationale), peut être organique selon la vidéaste Carolina Saquel, dessiné de manière névrotique par Alvaro Oyarzun ou utopiste, telle la ville idéale Citta Ideale de Tomás Rivas. Un ensemble comme un manifeste identitaire brandit. Des oeuvres décomplexées. Un envers du décors apaisé, qui permet de découvrir au plus près un pays qui a souffert et continu de souffrir.