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La spiritualité remplacera t-elle la religion ?

Publié le 14 juin 2010 par Perceval

Difficile de répondre à des questions du genre : «  Croyez-vous en Dieu ? », ou « Etes-vous croyant ? », ou d’affirmer que mon identité est catholique …

Il est plus intéressant de commencer par un «  Oui », puis de continuer par un «  mais …. ». Intéressant ensuite, de surprendre l’athée ou l’indifférent par des réponses qu’il ne juge pas, lui, comme règlementaire ( ! )…

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Aujourd’hui, à mon avis, la Foi se dissocie de plus en plus de la pratique religieuse, l’assiduité aux offices, le rapport concret aux sacrements, ou, encore plus, de l’obéissance aux préceptes moraux professés par les autorités religieuses,… Aussi: qui est en mesure de pouvoir décider si la personne qui se tient en face de lui est, oui ou non, croyante ?

Quelques réactions :

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-          Dans un entretien dans Le Monde, Jean-Marie Donegani, directeur d’études à l’Institut d’études politiques de Paris, analysait ce mouvement comme l’expression d’un « subjectivisme » typiquement moderne. « C’est l’essence même de la modernité libérale que d’admettre que la vérité existe, mais qu’elle est relative à celui qui en fait l’expérience et qu’aucune autorité ne peut vous l’imposer. »

-          Sociologue des religions, Jean-Louis Schlegel. « La foi, ce n’est pas le catéchisme, même si certains voudraient peut-être le faire croire. »

-          Joseph Ratzinger, dans sa dernière homélie prononcée en tant que cardinal, le 18 avril 2005, avait lancé la charge : « Une dictature du relativisme est en train de se constituer qui ne reconnaît rien comme définitif et qui ne retient comme ultime critère que son propre ego et ses désirs. Nous, en revanche, nous avons une autre mesure : le Fils de Dieu, l’homme véritable. C’est lui la mesure du véritable humanisme. Une foi qui suit les vagues de la mode n’est pas “adulte”. »

A mon avis... Cette réaction n'est pas à la mesure de la question, et n'y répond pas..!

Pour être au clair avec le vocabulaire, aujourd’hui : est-il possible de se revendiquer croyant sans accepter clairement l’idée d’une vérité objective et non négociable ?

Aujourd’hui, ce qui constitue une religion est-il plus le contenu du dogme, ou l’expérience intérieure – voire l’émotion ressentie – ?... Et, qui peut ne pas correspondre au discours théologique … ? Mon expérience peut-être vraie, parce qu’elle correspond à mon attente : vivre mieux  … ( Le Bouddhisme se retrouve bien sur ce terrain … )

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Aussi, devant la reconnaissance par tous – croyants et incroyants – de ne pouvoir prétendre posséder la Vérité absolue… Le pluralisme religieux devient le ‘tronc’ de la spiritualité d’aujourd’hui et de demain ; ses racines, elles,  étant obscurément multiples …

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Aussi, la spiritualité deviendra peut-être la culture commune du mondialisme …. « Aujourd’hui, en France, un penseur comme Régis Debray contribue à imposer l’idée qu’une société digne de ce nom ne peut durablement se maintenir sans référence à quelque chose relevant de la transcendance. Cet « au-delà », ce sacré nécessaire, présent dans son absence même, n’est pas forcément religieux au sens classique du terme ».

Cette culture commune, pourrait se constituer à travers un échange sur des positions « faibles », d’emblée libérées de toute prétention à atteindre seules « la » vérité…L’Italien Gianni Vattimo ( catholique ... ) s’est fait le promoteur de la « pensée faible », post-moderne, censée préparer le terrain à une possibilité rénovée de l’expérience religieuse.

Le discours sur l’expérience religieuse, pourrait ainsi se libérer, à l’image de la Kénose, elle même, en professant d’abord l’humilité, l’amour, .... et l’affaiblissement de Dieu - que suppose l’Incarnation !


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