« Il y a des jours où je voudrai partir. Pour de bon. Pour de vrai. Où mes poumons ne pomperont plus l’air, où mes yeux cesseront de voir et mon cœur de battre. J’aimerai arrêter de vivre tout simplement, sans douleur si c’est possible, sans bruit, sans voir ma mère surtout, sans souffrir, sans faire souffrir et sans entendre crier, surtout. Ca sera triste. Ca sera une mort comme une autre, une fin et le début d’un rite ou d’une corvée pour d’autres. Ca sera aussi un deuil. Il sera plus ou moins long, plus au moins sincère, plus au moins durs à porter. C’est sur.
Cette pensée n’est de la désertion, ni de la fuite, ni de la lâcheté, ni de la peur, ni du découragement, ni du dégoût non plus, ni du renoncement, ni de la capitulation, mais tout simplement l’envie de piquer du nez dans une mélasse moue et épaisse pour y rester. »
C’était en début de cette après midi, c’était venu presque d’un trait, c’était comme remonter une ponte. Ce matin je finissais de râler en couchant vite et de coté ces quelques mots noirs. Pas plus. Certaines semaines pourries commençaient comme les mauvais réveils, par un mauvais lundi.