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No desperate housewife

Publié le 10 décembre 2007 par Nathalie Seguenot
Quand je veux, presque où je veux, avec tous ceux dont je ne veux pas. Non, je ne vais pas vous raconter mes dernières galipettes. Pirouette, cacahuète. Ça, c’est censuré ! Vie privée. Pas de flashs ni de paparazzis à l’horizon.
Je vous raconterai plutôt ma dernière tentative pour faire les courses. Ressources. Je suis une ourse. Pas de cadeaux pour Noël, comprenez-moi bien, des courses banales. Toutes bêtes. Pour manger. Vivre. Subsister. Ventre aussi vide que mon réfrigérateur. Mes chères têtes blondes se meurent lentement sans corn flakes et leur père et moi souffrons d’un manque évident de chocolat noir, extra noir, devant notre film préféré du soir, espoir, l’un contre l’autre.
Me voici partie dans ma jolie Torpedo. La musique à fond, le pied sur l’accélérateur, je l’avoue, je suis un peu Fangio ! Metallica joue pour moi ce matin. C’est vif, saturé, parfait pour une bonne conduite. Les tournants s’enchaînent à vive allure. Les champs s’effacent derrière les vitres. Les gouttes de pluie zigzaguent entre mes roues survoltées. Je suis bien. Il est difficile de me poursuivre. Heureusement les routes de campagne sont presque vides. C’est mieux ainsi.    
Grande surface. Parking complet. Une place se libère, pas trop loin de l’entrée. Je me précipite, caddie au plancher. Comme avec la voiture. Je déteste les courses. Je fonce à l’essentiel. Droit sur les spaghettis, potimarron, rôti de porc. Le shopping ne passera pas par moi. Le carrelage glisse, les roues de fer s’élancent à l’assaut des rayons trop alimentés.
Quand soudain, aaarrrrrghhhhhhh ! Un grand cri me transperce la poitrine. C’est une image, hein, n’allez pas croire que j’ai hurlé devant tout le monde, ça, c’est inconcevable. Un monde… à couper à la tronçonneuse. Une horreur. D’ordinaire si calme un mardi, les allées sont emplies de gens. Berk ! Moi, l’ermite, entourée de personnes ! La vraie vie, sauve qui peut ! Me voici donc, apeurée et entourée. Vidée. D’un seul coup d’un seul, je fonds comme la dame qui laisse tomber son paquet de lessive devant moi. Il se répand, comme ma peur au vu de tout ce spectacle.
Bon, je plaisante un peu mais les gens en question : pressés, mal lunés, mal polis, méchants, stressés, carrément dingue ! Impossible de circuler, je m’agglutine à ces choses, à ces corps, à ces chariots. Double temps, double corvée, double vitesse pour rentrer ! Na !
Retour maison, ET en état de choc. Je range vite fait, je me sers une bonne tasse de thé et j’oublie. Vite. Cauchemar étrange. Scène de la vie quotidienne, carpe diem, je saigne mes veines. Je me suis frottée à cette foule en délire pour les besoins de la maison, au nom de Sainte Consommation, Amen. Croyez-moi, je ne suis pas prête de remettre les pieds dans ce temple envahis de fidèles à cartes bleues stressées la veille de Noël. Fin de transmission, retour au bercail.

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