La sainte vierge et la résurrection
Le premier jour de la semaine, les femmes qui avaient suivi Jésus depuis la Galilée, Marie de Magdala, Marie femme de Cléophas, Salomé, Jeanne , Suzanne et plusieurs autres, dont nous parle Saint Luc (8, 1-3) se rendent au tombeau avec les aromates qu’elles avaient préparé, pour aller oindre le corps de Jésus. Elles viennent rendre visite à un mort, pour compléter sa sépulture. Elles ont oublié, elles n’ont pas compris, ni elles, ni les Apôtres, ce que Jésus avait promis en annonçant par trois fois sa passion : « Et le troisième jour, je ressusciterai ». C’était le troisième jour : elles auraient dû attendre la Résurrection : elles vont oindre un mort…
Marie, la Mère de Jésus, n’est pas avec elles. Elle est restée probablement au Cénacle. Ne serait-ce pas la place d’une Mère d’aller rendre les derniers soins à son fils mort dans de si atroces souffrances ? Cette absence pourrait surprendre à première vue. Car c’est elle qui devrait être à la tête du groupe des femmes. Non ! Marie n’est pas allé au tombeau ! Elle ne voulait pas rendre visite à un mort ! Marie, nous l’avons vu, et je l’ai répété souvent ci-dessus, dans ce but : « Et Marie méditait toutes ces choses, les conservant dans son cœur. Toutes les paroles des Ecritures, toutes les paroles de son Fils, tout ce que son Jésus avait pu lui dire dans l’intimité de Nazareth, elle y croyait : « Oui, Bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du, Seigneur » (Luc 1, 45), proclame Elizabeth. Elle a cru à tout ce qui était annoncé par les Ecritures, et à tout ce que disait son Fils.
Quand Jésus avait annoncé par trois fois sa Passion, les Apôtres, les disciples, les femmes n’avaient pas compris, nous disent les Evangélistes. Et surtout, ils avaient oublié la partie la plus importante : « Et, le troisième jour, il ressuscitera ».
Marie, Elle, elle n’a pas oublié ses paroles, et, confiante en la parole du Verbe fait chair dans son sein, elle attend. A quoi bon se rendre en hâte au tombeau pour rendre les derniers soins à un mort, puisqu’il va ressusciter ! Puisqu’il est Ressuscité ! Il est là, près d’Elle !
L’absence de Marie dans le groupe des femmes qui vont visiter un mort, laisse entendre clairement que Marie n’a pas besoin de s’y rendre. Que son Fils est Ressuscité, comme il l’avait dit, et que sa première apparition, sa première visite a été réservée à Celle qui l’avait conçu, élevé et suivi jusqu’à la Croix et à la mise au tombeau. A Celle qui avait cru, contre toute espérance, car Elle s’était abandonnée tout entière à la Volonté de Dieu.
Si la constatation du tombeau vide, et les apparitions aux femmes et aux Apôtres, étaient nécessaires et indispensables pour attester aux Juifs, et à nous-mêmes la Résurrection de Jésus, pour moi, l’absence de Marie dans le groupe des femmes qui se rendent au tombeau, est suffisante pour attester la Résurrection de Jésus.
C’est ce qu’exprimait le Serviteur de Dieu, le Pape Jean Paul II , lors de l’audience générale du mercredi 21 mai 1997 :
Chers Frères et Sœurs,
« Dans les Évangiles, nous ne trouvons aucun récit d'apparition de Jésus ressuscité à sa mère. On peut sans doute attribuer ce silence au fait qu'un tel témoignage n'aurait pas été reçu par ceux qui niaient la résurrection du Seigneur. D'autre part, les Évangiles ne rapportent que ce qui est nécessaire pour notre connaissance du salut par le Christ. Mais, il n'est pas pensable que la Vierge, présente dans la première communauté des disciples, ait été exclue du nombre de ceux qui ont rencontré son Fils ressuscité d'entre les morts. Au contraire, il est vraisemblable que la première personne à qui Jésus ressuscité est apparu a été sa mère. Son absence du groupe de femmes qui s'est rendu au tombeau à l'aube peut constituer un indice du fait qu'elle avait déjà rencontré Jésus. Le caractère unique et spécial de sa présence au Calvaire et son union parfaite à son Fils dans ses souffrances suggèrent une participation très particulière au mystère de la résurrection.
« Image et modèle de l'Église qui attend le Ressuscité et qui le rencontre au cours des apparitions pascales, Marie a dû avoir un contact personnel avec son Fils ressuscité, pour jouir elle aussi de la plénitude de la joie pascale. Présente au pied de la Croix le Vendredi saint et au Cénacle à la Pentecôte, la Vierge a sans doute été un témoin privilégié de la Résurrection du Christ, complétant ainsi sa participation à tous les moments essentiels du mystère pascal. En accueillant le Ressuscité, Marie est signe et anticipation de l'humanité qui espère le rejoindre lors de la résurrection des morts. »
« Scimus Christum surrexisse a mortuis vere : Tu nobis victor Rex, miserere !:
Oui, nous savons que le Christ est vraiment ressuscité des morts : Ô Roi vainqueur ; ayez pitié de nous ». (Séquence de Pâques (« Victimae Pascali Laudes »).
Notre-Dame de la Résurrection ? Oui, Marie l’est sans aucun doute, car, seule, elle a cru en la Résurrection de son Fils. Mais surtout, en nous donnant son Fils, qui est resté présent parmi nous dans le Sainte Eucharistie, c’est vraiment le vrai Corps né de la Vierge Marie que nous recevons, qui nous donne la vie et nous ressuscitera au dernier jour. Et, devenue notre Mère au pied de la Croix, elle nous enfante dans la douleur, elle nous enfante à une vie nouvelle, elle nous fait en quelque sorte ressusciter de la mort dans laquelle le péché nous avait plongés, par son union à la Passion Rédemptrice de son Divin fils. « Ad Jesum per Mariam ».
Les paroles de la sainte vierge dans les evangiles
Les Evangiles contiennent très peu de paroles de la Sainte Vierge. C’est pourquoi j’ai pensé les rassembler ici, pour nous permettre de connaître et de méditer des paroles de notre Maman Céleste. Dans les textes cités, je mettrai en relief les paroles de la Sainte Vierge
Luc 1-26-38 , l’Annonciation
26. Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth,
27. à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie.
28. Il entra et lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. »
29. A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que signifiait cette salutation.
30. Et l'ange lui dit : « Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
31. Voici que tu concevras dans ton sein et enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus.
32. Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ;
33. il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura pas de fin. »
34. Mais Marie dit à l'ange : « Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? »
35. L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu.
36. Et voici qu'Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse, et elle en est à son sixième mois, elle qu'on appelait la stérile ;
37. car rien n'est impossible à Dieu. »
38. Marie dit alors : « Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! » Et l'ange la quitta.
Luc 1, 39-56 : la visitation à sa cousine Elizabeth (Le Magnificat)
39. En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda.
40. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth.
41. Et il advint, dès qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint.
42. Alors elle poussa un grand cri et dit : « Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein !
43. Et comment m'est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?
44. Car, vois-tu, dès l'instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein.
45. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »
46. Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur,
47. et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur,
48. parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante. Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse,
49. car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses. Saint est son nom,
50. et sa miséricorde s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
51. Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe.
52. Il a renversé les potentats de leurs trônes et élevé les humbles,
53. Il a comblé de biens les affamés et renvoyé les riches les mains vides.
54. Il est venu en aide à Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde,
55. - selon qu'il l'avait annoncé à nos pères - en faveur d'Abraham et de sa postérité à jamais ! »
56. Marie demeura avec elle environ trois mois, puis elle sen retourna chez elle.
Luc 2, 41-50 : Jésus parmi les Docteurs, au Temple, à l’âge de douze ans
41. Ses parents se rendaient chaque année à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
42. Et lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent, comme c'était la coutume pour la fête.
43. Une fois les jours écoulés, alors qu'ils s'en retournaient, l'enfant Jésus resta à Jérusalem à l'insu de ses parents.
44. Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin, puis ils se mirent à le rechercher parmi leurs parents et connaissances.
45. Ne l'ayant pas trouvé, ils revinrent, toujours à sa recherche, à Jérusalem.
46. Et il advint, au bout de trois jours, qu'ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ;
47. et tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses.
48. A sa vue, ils furent saisis d'émotion, et sa Mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois ! ton père et moi, nous te cherchons, angoissés. »
49. Et il leur dit : « Pourquoi donc me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père ? »
50. Mais eux ne comprirent pas la parole qu'il venait de leur dire.
51. Il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth ; et il leur était soumis. Et sa mère gardait fidèlement toutes ces choses en son cœur.
52. Quant à Jésus, il croissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes