Communiqué de l'AVF
Les professionnels de la viande bovine veulent nous persuader que « le bœuf est utile à la préservation de notre environnement » (sic !), onéreuse campagne publicitaire à l’appui…
C’est gros comme un sabot. Le bœuf est utile à la préservation de nos abattoirs et c’est à peu près tout.
À part cela, produire un seul kilo de bœuf nécessitera le gaspillage de 15 000 litres d’eau et de 10 kg de nourriture, nous gratifiera de 140 kg de déjections et de 1 à 2 m3 de méthane, un gaz à effet de serre qui à l’horizon de 20 ans est 72 fois plus virulent que le gaz carbonique, et nous coûtera 15 fois plus d’énergie que si l’on avait produit l’équivalent en protéines végétales.
Ajoutons à cela que les seuls bovins français sont responsables de près de la moitié de toutes les émissions d’ammoniac dues aux activités humaines, un gaz qui est un des principaux responsables de l’acidification des écosystèmes forestiers et aquatiques. Ils sont également responsables de 17 % des émissions de protoxyde d’azote, un gaz qui est, lui, 310 fois plus virulent que le gaz carbonique.
C’est beaucoup, et c’est chèrement payer les images bucoliques de jolis bœufs dans des prairies en fleur dont nous gratifie l’Interprofessionnelle du bétail et des viandes (Interbev), en voulant nous faire croire que sans les pâturages, il y aurait beaucoup plus de carbone dans l’atmosphère…
Ce qui met gentiment de côté le fait que les arbres stockent quatre fois plus de carbone que les prairies et que le moyen le plus simple de réduire les émissions de gaz à effet de serre est de réduire la consommation de viande, laquelle est tout de même responsable en France d’un quart du total des émissions provenant d’activités humaines.
Il n’est pas sans conséquences graves (en termes de pollution, d’intrants chimiques, de pesticides) que l’élevage - et le bovin en particulier - accapare en France 2/3 des terres agricoles, et qu’il faille quatre fois plus de superficie pour produire une calorie d’origine animale que pour en produire une d’origine végétale.
Ces espaces sont perdus pour la biodiversité, contrairement à ce que voudrait nous faire croire l’Interbev. En effet, si le cheptel français comporte de nombreuses races, la variabilité génétique en est très faible : la moitié des gènes ne proviennent que d’une dizaine d’ancêtres… La seule contribution des bovins et autres ruminants à la biodiversité est celle qu’apporte la flore bactérienne de leur panse, productrice de méthane, et dont on pourrait bien se passer.
Les fables de l’Interbev ne peuvent masquer durablement la réalité : l’élevage pompe nos sous (3,5 milliards d’euros de subventions européennes pour l’industrie animale de l’Europe en 2007), pompe notre énergie (l’ensemble du cheptel français consomme la production de 5 centrales nucléaires), pompe notre santé (en nous faisant consommer en moyenne 1 250 g par semaine de viande rouge, soit 4 fois plus que la limite fixée par le Fonds mondial de recherche contre le cancer) et, en retour, nous gratifie de ses pollutions multiples.
Belle histoire de dupes où, pour continuer d’engranger ses rentrées financières, l’Interbev voudrait nous faire prendre les panses de bœuf pour des lanternes. Nous refusons.