Mon cher Victor,
Hier matin, donc, j'étais tranquillement dans le salon à lire le journal quand j'entendis ma mère pouffer de rire (c'est bien le mot). Mon père, de nature pourtant pas très causante, et encore moins rieuse, s'esclaffait franchement. Intriguée par ce tapage, je les rejoignis dans la verrière et les découvris complètement morts de rire. Les adultes, dit-on, sont de grands enfants. C'est ce qu'on dit ! J'en ai eu la preuve hier matin, au coeur de mon petit foyer. Ma maman et mon papa ignorent encore pour quel candidat ils voteront demain. Quoi de si hilarant ? Mon père avait dans la main tous les bulletins des candidats et ma mère tirait au sort. Ils ne savent pas encore pour qui ils vont voter ? Non. Et, d'esprit léger en cette matinée, ils se disaient que, peut être, c'était là la solution : tirer au sort !Ca s'amuse, ça s'amuse... Bref. Ils étaient pliés de rire. Et quel candidat avait pioché ta maman ? Nicolas Sarkozy. Ca ne m'aurait pas fait rire à sa place ! La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe...
Ce fut ensuite le tour de mon père, qui tira François Bayrou. Visiblement pas lassés pour deux sous de leur petit jeu (mais tu les aurais vu, Victor, c'étaient deux gamins !), ils me proposèrent de m'y mettre aussi. Je m'exécutai, rien que pour le plaisir de les voir rigoler en se tenant les côtes. Et qui as-tu tiré ?Ségolène Royal. Ah. Oui : Ah.
Bon. C'était très intéressant, cette petite anecdote, Mirabelle ! Ne te fiche pas de moi, Victor, s'il te plaît. J'ai passé quatre heures à rédiger mon mémoire (qui est, d'ailleurs, encore loin d'être bouclé...) et j'ai la tête qui fume. C'est la seule conversation dont je sois capable aujourd'hui !
Un dernier mot, Mirabelle, avant de bailler devant ton thé ?
Oui. A nos lecteurs : allez voter demain.
Tous aux uuuurnes ! Tous aux uuuurnes ! Tous aux uuuuurnes ! Tous aux uuuuuurnes ! Merci Victor, je crois que le message est bien passé.