Devilman

Publié le 18 juin 2010 par Cassandre

Le père de Ryo, chercheur, travaille à trouver de nouvelles formes d'énergies mais au lieu de trouver le St Graal qui remplacera le pétrole, il tombe sur une armée de démons qui veulent envahir la terre et détruire les humains. Mais ceux-ci, encore faibles, contaminent dans un premier temps les humains, afin de pouvoir ensuite les dominer.

Akira Fudo et son ami d'enfance Ryo, sont contaminés. Mais pas de la même façon.

Je ne peux guère en dire plus sans tout révéler de l'intrigue totale du film.

Au premier abord, le film est tourné de façon "caricaturale" de la famille japonaise typique, pleine de bons sentiments, les écoliers sont comme toujours séparés en bons et méchants, avec celui qui saura reconnaître ses erreurs et remercier celui qu'il a dans un premier temps martyrisé, mais qui l'aura aidé tout de même par la suite.

Difficile donc d'entrer de tout "go" dans cette adaptation du bestiaire de créé par "Go Nagai" célèbre mangaka connu pour être le créateur du dessin animé Goldorak.

L'oeuvre papier, qui tient "uniquement" sur 5 volumes est très sombre, violent et bourré de connotations sexuelles qu'on ne retrouve pas forcément dans le film, qui est plutôt orienté bons sentiments et limite voué au christianisme (chose de moins en moins rare, ai-je pu constater, des les oeuvres nippones : Bastard!, Angel Sanctuary....). Devilman fait donc clairement partie du catalogue "Adulte" du créateur de notre ami Actarus - mais n'oublions pas Cutey Honey plus connue sous le nom de Chérie Miel par chez nous). Autre oeuvre choc de ce créateur, Violence Jack, qui fut adapté en 3 OAV (Original Animated Video, généralement destinés directement à la vente en cassettes ou dvd) mais dont je vous passerais les détails, Google est votre ami.

Devilman en manga, date de 1972 (je n'étais même pas née, c'est pour dire !) et bien que n'étant pas un manga "fleuve", fut adapté en série télé, mais très édulcorée, of course, afin de convenir au "tout public". On attendra 1987 pour voir l'anime "Devilman : Birth" de Tsutomu Lida qui ose quant à lui se rapprocher de l'oeuvre initiale et qui verra arriver deux séquelles plus violentes graphiquement, en 1990 avec "Devilman : Siren, The demon Bird" et en 2000 avec "Amon : Devilman Apocalypse" (que j'ai et que j'ai vu et que bon... bref, passons...).

Le budget du film n'est vraiment pas à la hauteur de l'univers créé par Nagai. Shinjuku n'apparait pas et n'est pas détruit, c'est un signe (ceux qui ont l'habitude comprendrons ^^). Mais les effets spéciaux sont relativement réussis et passent comme étant correct à nos yeux.

Certes le scénario prend des libertés par rapport à l'oeuvre originale (mais quelle adaptation cinématographique d'un écrit ne le fait pas ?) et est très manichéen. Le mal est le mal, le bien est le bien. Le fait que le héros soit pris entre deux feux ne change rien à son comportement de tous les jours.

La guerre éclate donc entre les humains et les démons. A titre très personnel, j'ai remarqué l'utilisation de l'étoile de David pour signifier qu'il y avait dans certains endroits, des démons, et que donc, la dite place, était "maudite" et qu'il valait mieux s'en éloigner si on ne voulait pas être pris pour un démon et donc être persécuté. N'importe qui peut dénoncer n'importe quel autre humain, la suspicion prévaut sur la justice et les preuves.

Un rapprochement avec la seconde guerre mondiale, la peur de l'autre ? De l'inconnu ?

Des gens qui comprennent ces différences et les acceptent font partie du scénario et nous avons même un démon qui finalement, sans être l'héroïne du film fait preuve d'humanité... donc jusqu'à quel point peut-on juger "l'autre" sur son apparence ou ses actes ? (parce que même les actes finalement ne sont pas forcément "contre" la race humaine, je prends exemple sur un démon qui a simplement "faim" et il "mange".... quel mal y a-t-il finalement à ça ? Ne fait-on pas de même avec les boeufs ou les poulets ?)

Malgré ces bons points, un budget relativement conséquent (mais réservé aux effets 3D) Devilman respire la série Z à plein nez. Impression renforcée par le jeu des acteurs qui se veut littéralement caricatural de la société nippone et de son fonctionnement.

Mais si on arrive à passer ce cap, et tenter de lire entre les lignes ce que le réalisateur a sans doute voulu faire passer comme message, alors ma foi, il y a aussi du très bon dans ce film.

Un bon divertissement, une chtoute petite morale comme quoi il ne faut pas juger les autres sur ce que l'on voit de prime abord et pour le reste, c'est selon vos goûts !

Je ne reprendrais pas la mauvaise blague qui veut que le réalisateur, Hiroyuki Nasu, décédé quelques mois après la sortie du film au Japon, voudrait qu'il n'ai pas survécu au visionnage de son propre film... Blague très moyenne s'il en est.

Devilman reste, je crois une oeuvre manga difficile à adapter sur nos écrans, parce que trop sombre, trop violente et qui ne rapporterait pas assez si on l'adaptait en respectant l'original créé par Nagai. Reste que même si certains disent que c'est un "gros navet", je serais tout de même plus nuancée sur ce fait, et trouve qu'indépendamment de l'oeuvre originale, cela reste un bon film de divertissement avec quelques scènes poignantes, malgré le jeu surjoué des acteurs.

A voir si on aime le genre donc :)