…comme dirait PATRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIICK.
Déjà, pour commencer il pleut. Il pleut depuis le week-end dernier. Et là, il pleut encore. Voyons tout de même l’excellent côté des choses : la pluie c’est bien, ça fait grossir les courgettes. Et j’ai de magnifiques courgettes que je suis allée ramasser au péril de mes chaussures hier matin, malgré un mal de dos persistant et une boue indécrottable des talons de mes bottines. Un point positif, j’ai des courgettes du jardin BIO élevées au fumier de lapin BIO s’il vous plait. Ca ne rigole pas ici.
Tout a commencé jeudi matin. Il pleuvait aussi d’ailleurs. Jeudi matin donc 4h45 quand au réveil j’ai senti que j’étais endolorie au niveau de toutes mes articulations. Fatigue me dis-je. Le dos était plus capricieux que le reste, surtout du côté droit. Je me suis dit que j’avais dû dormir tordue, chose qui peut arriver. J’ai donc lutté et je suis allée travailler. Evidemment, comme à chaque livraison en ce moment je débordais de travail. La montée d’un pack d’eau en haut du rayon du bout du bras droit – chose que je fais habituellement très facilement sans effort et sans souffrir – a accentué la douleur. J’ai donc été considérablement ralenti et la douleur devait se lire sur mon visage puisque deux de mes collègues ont accouru pour m’aider à terminer la dernière palette de boisson…quand d’habitude je me sers les coudes toute seule. Je rentre à la maison après ma matinée, toujours souffreteuse dorsalement parlant, puis après une bonne douche bien chaude, je repars au boulot , un peu mieux dans mes omoplates. L’après-midi à charger des cartons d’alcools et à jouer à la caissière n’a rien arrangé , au contraire, le soir, j’avais le dos littéralement en compote. La nuit de jeudi à vendredi a été difficile car trouver une position où je n’avais pas mal était quasi impossible. Au réveil vendredi matin, la douleur s’était comme concentrée et localisée sous mon omoplate droit sur une assez large surface. Comme j’étais à la maison, je me suis juste reposée, espérant que cela passe. Que nenni. Fallait pas rêver Micheline.
Une amie m’a appelée pour que je vienne lui faire des photos chez elle. J’ai profité de l’occasion pour mettre de la crème anti-inflammatoire dans mon sac : j’allais lui quémander un massage. Et oui , parce qu’en raison de la naissance de ma nièce – font chier ces gosses, je vous jure !- je suis abandonnée à moi-même dans la maison de mes parents et donc je n’ai personne pour frictionner les endroits douloureux. Je vais donc chez cette amie où tout le monde remarque que j’ai un pneu dégonflé et plutôt bien. Je l’avais vu avant de partir mais je m’étais dit sans affolement aucun que je trouverai une solution à ce problème qui n’est pas nouveau une fois rentrée à la maison. Et donc, une fois rentrée à la maison, j’ai fait le terrible « Allo , papa » car lui seul aurait le bon conseil qui me sauverait de la situation. A la base je devais aller chez le garagiste le lendemain en sortant du boulot. Le temps qu’il répare le pneu , il m’aurait mis la roue de secours. Mais comme j’avais un peu moins mal au dos, je me suis dit que je pouvais toujours mettre la roue de secours moi-même…
Je suis comme ça moi, j’aime l’aventure. J’ouvre donc le capot. Quoi c’est pas dans le moteur qu’on change la roue ? Non, mais c’est là qu’est rangé mon cric. Je récupère la chose et ensuite je me demande où se trouve ma roue de secours. Elle est sous la voiture au niveau du coffre. Un système super intelligent, tellement intelligent que j’ai du mal à trouver comment récupérer la roue censée me secourir. Quand je vais pour me baisser pour jeter un œil sous la voiture, je retrouve le mal de dos qui s’était calmé peu auparavant. Mais comme je suis motivée, je n’abandonne pas ! Je tiens à me voir changer un roue bordel de crotte de dromadaire ! Je cherche donc par quel système cette roue de secours tiens dans son casier. C’est un simple crochet, en fait, mais il faut passer la tête sous la voiture pour le voir et comprendre. Là voilà qui se libère et me voilà rassurée.
Je peux maintenant démonter la roue dégonflée pour la remplacer par une roue a priori gonflée. Je m’active donc, d’abord les goujons. Et pour ça il faut un outil spécial. J’en ai trouvé un en forme de croix dans les outils de mon papa. Je tente donc de desserrer les quatre goujons à la force des bras. Rêve pas ma petite, t’es pas la fille de Hulk et encore moins avec un mal de dos. Je me mets donc à sauter à pieds joints sur la barre en me tenant sur la voiture. Il ne manquerait plus que je me rate, que je me casse la tronche par terre, que je finisse mon dos et qu’en plus de ça je me pète un pied !
Les écrous sont presque dévissés. Je saisis le cric et je tourne tourne tourne la manivelle ! La voiture se soulève avec grâce. Oui, Titine 2 est gracieuse. J’enlève les goujons puis la roue, je pose la roue de secours, je mets les goujons sans les serrer, j’abaisse le cric. La roue se pose doucement sur le sol. Me voilà prête à resserrer les goujons quand je crois halluciner. CETTE CHAMELLE DE ROUE DE SECOURS EST ENCORE PLUS DEGONFLEE QUE L’ AUTRE. J’ai mal au dos, je viens de faire tout ça pour rien, je suis limite sur le point de fondre en larme en hurlant «C’EEEESTTT TROP INJUSTE ! ». J’appelle mon papa qui m’explique comment faire marcher le compresseur. Comme les embouts sont un peu usés, il faut bien les maintenir et patienter longtemps. Ca tue les mains, les doigts, les bras et le dos qui n’était pas suffisamment mort jusque là. Je ne me trouve pas très efficace, les pneus restent mous. Je ne suis pas de celle qui fait durcir les pneus aussi facilement que ça ou alors ce ne sont tout simplement pas des pneus faciles. Bref, je commence à désespéré et je rappelle mon papa qui me dit de brancher le compresseur pour qu’il reprenne des forces. Je vais donc chercher une rallonge, je rentre dans la maison et bouge un petit meuble en fer forgé avec une plante dessus.
SPLOUTCH.
Oui, SPLOUTCH.
L’assiette qui sert de soucoupe à la plante était pleine d’eau. Cette eau –froide qui plus est- est maintenant sur mon pantalon et me glace les cuisses et s’est partiellement étalée sur le sol que j’ai lavé il y a peu. Et pour couronner le tout, l’imbécile félin qui me sert de chat femelle, décide d’entrer à la maison à ce moment là. Est-il besoin de vous expliquer que le carrelage à l’origine propre est maintenant jonché de jolis tatouages de boue en forme de pattes de chat ? Je laisse mon compresseur se remplir. Je retourne à l’ouvrage et après une bonne demi-heure de persévérance, mes pneus me semblent bien gonflés. Je mets le pneu défectueux – sur lequel j’ai constaté la présence d’une vis bien enfoncée dans un creux- dans le coffre et je monte la roue de secours pleine d'air. Il est 20h30 quand je rentre dans la maison. Je mange et je vais me coucher au plus vite, car travaillant à 6h le lendemain, je veux me lever à 4h30 au cas où la roue de secours serait à nouveau dégonflée, je mettrais l’autre en attendant d’aller chez le garagiste après le boulot.
Mon dos me faisait alors de plus en plus mal. Quand je suis allée me coucher après une douche brûlante, impossible de trouver une position confortable. J’avais trop mal. TROP MAL. Je me tourne, me retourne, me tourne encore, me retourne encore. Sur le côté, sur le dos, sur le ventre. Rien n’y fait. Je reviens dans le salon, cale deux oreillers sur une chaise et je reviens sur internet pour me plaindre auprès de mon amoureux qui s’arme de patience.
C’est là que j’ai un éclair d’intelligence. Le canapé ! Son module d’allongement des jambes qui se déclenche avec une petite manette et le fait que j’aurais le dos bien droit avec deux oreillers…ça me plaisait ! Hop, ni une ni deux, je teste… je regarde un peu la télé , je ferme et je finis par m’endormir. Dormir bien droite dans un canapé c’est fun, mais j’ai mieux dormi que dans mon lit.
A 4h30 , le réveil sonne. Je n’arrive pas à bouger tellement j’ai mal. Je me force à me sortir de là pour aller voir la roue de secours dans l’optique d’avoir le temps de la changer même si je sais que dans l’état où je suis, fatiguée et endolorie, je n’arriverais à rien. Je sors donc sous la pluie et là c’est le drame larmoyant. Je pleure comme une gamine en constatant que la roue est à moitié dégonflée. Et en plus, J’AI MAL AU DOS !
Je rentre et je me calme, j’attends que le temps passe. Je remets la télé et je trépide devant les programmes forts intéressants qui passent aussi tôt le matin (j’y reviendrai, la TNT on ne peut vraiment plus s’en passer – oui c’est ironique ! ). A 6h je préviens le boulot que je suis coincée du dos et que là, décharger des palettes de boissons et jouer à la caissière ce sera pas possible. A 7h30 j’appelle le garagiste pour savoir si je peux passer dans la matinée, il me dit qu’il n’y a pas de problème. A 8h j’appelle le cabinet médical et j’obtiens un rendez-vous pour 9h. A 8h15 je pars tranquillement, prudemment, vers le garagiste, j’y arrive à 8h30. 15 minutes chrono voilà la vile vis (oh c’est rigolo « la vile vis » !) extraite, le pneu réparé et remonté.
Je pars alors chez le docteur. 10 minutes hop, quelques contorsions douloureuses, un point de compression qui révèle un peu plus ma souffrance du jour : diagnostic, c’est un dorsalgo, c’est comme un lumbago mais pas sur les lombaires, c’est sur les muscles du dos et chez moi sur le côté droit. Arrêt de travail juste pour la journée, cocktail de médicament santi-inflammatoire, repos et chaleur obligatoire. Et si ça va pas lundi, j'ai le droit de retourner le voir, c'est pas beau ça ?
Tout est bien qui fini bien ou presque : voiture qui roule sur des pneus entiers, contre-attaque du mal de dos et repos bien mérité. Allez hop, journée glandage dans le canapé (avec une truites aux amandes à midi, on va pas se laisser mourir de faim non plus, hein ?), c'est décidé.