Magazine Journal intime

L'effet escargot

Publié le 21 juin 2010 par Frédérique Paresseuse

Travaux pratiques pour ralentir

Quel est le comble pour quelqu'un qui a écrit un cahier d'exercices pour inciter les gens à ralentir ?

Voir que la plupart ne prennent même pas le temps de l'ouvrir.

Alors quand certains non seulement le font mais, en plus, en font un article sans copier / coller le résumé c'est joie et cotillons à tous les étages.

La première grande brave à l'avoir fait est Laurence Dardenne de Lalibre.be :

Par le temps qui court ... restez cool!

Mis en ligne le 06/06/2010

Le grand luxe aujourd’hui, c’est de pouvoir prendre le temps. Et comme cela a tendance à se perdre, il faut ré-apprendre à ralentir, à lever le pied… Prendre conscience aussi des méfaits du “tout tout de suite”.

COURIR, ENCORE COURIR, TOUJOURS courir Parce que tout va sans cesse plus vite : TGV, Internet, smartphone, appareil photo numérique En faire toujours plus en un minimum de temps. Ne surtout pas perdre de temps. Au contraire, en gagner à tout prix. Vouloir des journées de 36 heures, des semaines de 8 jours Puis craquer. Burn out.

Et alors ? Ré-apprendre à prendre du temps. Tout "simplement". Si facile à dire. Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi pas dans des livres ? Il en est deux, sortis récemment, que nous avons pris le temps de feuilleter : "Du temps pour soi, du bonheur pour les autres" (voir par ailleurs), de Pascale De Lomas, et un très charmant petit "Cahier de travaux pratiques pour apprendre à ralentir le temps", de Carl Honoré (*), qui nous ramène au bon vieux temps.

"Un contretemps ? Un bouchon ? Une page Internet qui met du temps à se charger ? Un pépin de santé ? On peste, on râle en essayant de trouver le moyen de se remettre le plus vite possible dans la course car plus les délais se raccourcissent, plus on veut, plus on doit faire vite", écrit Carl Honoré, journaliste et auteur de l’ "Eloge de la lenteur". "A l’heure où la vitesse est élevée au rang de religion et où "vitesse" rime avec "efficacité" et "lenteur" avec "paresse", on voit ça et là apparaître des lignes de résistance autour de mouvements prônant la lenteur dans les villes (Slow Cities), dans les salles de musculation (Super Slow), en cuisine (Slow Food) et au lit (Slow Sex). Leurs adeptes ? Des avocats, des consultants, des médecins, des architectes, des professeurs et non des soixante-huitards attardés comme on pourrait le penser. Car l’idée n’est pas d’aller à contre-courant des autres, mais d’apprendre à ralentir, de trouver un équilibre entre vitesse (parfois utile et grisante) et repos. Bref, de trouver son tempo giusto."

Ce que propose l’auteur ? Autant de petits travaux pratiques, joliment présentés dans ce cahier d’écolier, reprenant point par point les théories développées dans son ouvrage "Eloge de la lenteur". But du jeu et des exercices ? Faire prendre conscience des méfaits à plus ou moins long terme du "tout tout de suite", de l’impact de la vitesse et du stress sur les individus, mais aussi sur la planète. Et, tant qu’à faire, trouver des solutions pour y remédier à son petit échelon personnel.

Pour ce faire, le cahier est divisé en cinq séances : constat, méfaits de la vitesse, décélérer au quotidien, avec les autres et en solo.

Exemples tirés de la première séance. Quelle est votre relation avec le sommeil ? Fonctionnelle, conflictuelle ou passionnelle ? Pour vous, les nouvelles technologies sont : un frein à la créativité, un moyen de gagner du temps ou une drogue ? L’ennui vous stimule ? Vous fait peur ? Ou vous repose ? En voilà des questions !


N'écoutant que son courage, Antoine Dubuquoy de Dubuc's blog s'est à son tour lancé dans la bataille contre la dictature du temps :

O temps, suspend ton vol!

TGV, VDM. TDM aussi. Parce que si Vie de Merde, il y a. Temps de Merde, il y a aussi. WTF? Où est-il le beau temps? DTC. Speed, toujours speed. D'un RDV à l'autre. A donf'. Planning chargé, emploi du temps bourré jusqu'à la gueule. Rien à dire. On les a choisies, les joies de la vie moderne.

Je tweete sur mon iPhone, j'e-maile à tour de bras, seule la durée de charge de la batterie rythme le temps. Provoquant les arrêts de jeu intempestifs. Avec cette angoisse de la déconnexion.

Je cherche un antidote, quand le corps s'épuise, quand le chat écourte les nuits de sommeil. J'aimerait ralentir, mais je ne sait plus, pas, je ne sais quoi.

La solution est peut être là, dans un éloge de la lenteur, un cahier de travaux pratiques pour apprendre à ralentir... Je ne l'ai pas encore lu... Pas eu le temps! Mais quand Frédérique m'en a fait part, le mois dernier, je lui ai dit que j'en parlerai. Et puis j'ai pris mon temps. Peut-être suis-je déjà sur la voie de la sagesse? Dites-moi!

Mais oui, mais oui, tu es sur la bonne voie, cher Antoine.

La preuve, je te nomme, avec Laurence, Chevaliers de l'Ordre de l'Escargot !


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