Magazine Humeur

Les Jolis “Comptes” du Sentier…Aujourd’hui La Belle au Bois Dormant

Publié le 19 juin 2010 par Lepaf

Les Jolis “Comptes” du Sentier…Aujourd’hui La Belle au Bois DormantIl était une fois, une reine, qui, bien qu’ayant fortement donné de sa personne auprès d’un époux, peu au fait des choses de l’amour, n’arrivait point à avoir d’enfant et encore moins d’orgasme.

Pourtant un jour, après avoir usé de toutes sortes de prières sur un ton ex cathédra, et promis moult ex votos, elle eut recours à la fécondation in vitro, ainsi qu’à un te deum, en échange d’une hypothétique grossesse, d’un foetus in utero.

La prochaine fois j’essaierai de placer “deus ex machina” et un paragraphe sur la place de la dialectique dans le droit civil français.

Bref tout ça pour dire qu’elle avait un polichinelle dans le tiroir.

Pour que cet enfant atteigne la perfection, on prit pour marraines sept fées. Elles affichaient toutes de pretigieuses carrières, excepté quelques dérapages, et dieu que le mot est juste, chez les Windsors et les Grimaldis.

Mais en ces temps de rigueur, cette abondance faisait plutôt désordre.

Que penser de l’attitude des parents ? Connaissaient-ils le sens du mot “responsable” ? Ont-ils cru que la vie se résumait en ces quelques mots : “I believe I can Fly” ?

N’est-il pas temps pour eux de découvrir le véritable enseignement de Françoise Dolto et de s’imprégner de ses échanges avec Jacques Lacan ?

Le ministère de l’éducation nationale souhaite-t-il que je lui trouve des sujets bateaux pour le bac ????

Bien sur les fées eurent droit à des égards qui fleuraient bon La Place Vendôme.

Tous les couverts étaient sertis de diamants, en tous cas au début du repas.

Petit bémol : une vieille fée se pointa pour le plaisir de casser l’ambiance. Faut dire qu’on l’avait méchamment zappée. Pas de pierres précieuses, pas de siège : la retraitée l’avait mauvaise.

“Alors mes salopes”, leur dit-elle vertement, “faut-il que j’aille sur votre page Facebook pour apprendre que les valseuses de sa Majesté, ont accepté de reprendre le chemin de la pointeuse” ?

Lorsque fut arrivé le temps de se pencher sur le berceau, les fées, qui avaient forcé sur le rosé pamplemousse, éprouvaient quelques difficultés à se tenir alignées les unes derrière les autres.

Je ne veux voir qu’une seule tête dit la première. Et tu en voix douze lui répondit la sixième. Tant bien que mal elles parvinrent à refiler la beauté, l’esprit, la grâce, l’art de la danse et celui de la musique, à l’adorable poupon.

La vieille fée, s’impatientait :” Ca y est les filles ? On a laché ses scuds ?”

Alors à mon tour de prononcer des paroles qui viennent du coeur :

“Un jour tu te piqueras avec une aiguille…..et tu en mourras”

-Une aiguille, reprirent les autres fées…mais ç’est trop vague…Donne nous un indice, s’il te plaît ???

- Nan !!!!

- Mais des aiguilles …y en a partout, à l’hôpital, chez les abeilles, dans le 13ème à Paris…

- J’ai dit non. Allez voir chez Darty si j’y suis…Ça vous apprendra à cracher sur le contrat de confiance.

Par bonheur pendant que la vilaine partait côté cour, une septième fée apparut côté jardin, question de ne pas rater son entrée.

- Tu ne mouras pas, bismillah, tu ne seras qu’endormie.

- Ouf !!! lachèrent les courtisans faux-culs et soulagés.

- J’ai pas fini, reprit la fée….endormie pour ….disons 1 siècle..

- Quoi ?????? firent le roi et la reine, mais c’est dégueulasse !!!

- Bon alors va pour 100 ans et ce sera le fils d’un roi qui la réveillera, avec un tube de Colgate à cause de l’haleine.

Son altesse fit donc interdire l’usage des aiguilles, y compris dans les Dom-Tom. Pourtant, un matin, se promenant dans le palais et intriguée par un bruit bizarre, la midinette tomba sur un vieux monsieur qui manipulait un drôle d’instrument…( bon, dit comme ça, c’est plutôt lubrique)

- Qu’est ce que c’est ? demanda la Belle

- Ça ? C’est une machine à coudre; je fais des robes, “des jupes et des jupons et des gilets de flanelle”, pour ta maman avec des chiffons.

- Je peux essayer ?

- Oui mais fait attention de pas te piquer …avec l’aigu….trop tard !

Le roi pria de faire reposer sa fille, fragile de la cinquième lombaire, sur un Dunlopillo hypoallergénique à haute densité, quitte à rester sur un matelas pendant cent ans autant qu’il soit de qualité.

Il informa la septième fée de ce que ses prédictions venaient de se réaliser.

Elle reçut ce surprenant texto à Ibiza :” Stop 2 teuf, b back hom, Laura Ingalls is sleeping”

De retour au Palais, elle estima qu’il était plus opportun d’endormir toutes les personnes qui vivaient autour de la Princesse, afin que cette dernière ne soit pas perturbée à son réveil, à l’exception du Roi et de la Reine, qui prirent la poudre d’escampette, trop contents d’échapper à une onéreuse cérémonie de mariage et aux mondanités avec la belle-famille.

Elle s’écria alors “Anesthésie générale, c’est ma tournée”. Le château tomba en léthargie et le camouflage des lieux fut confié à la 82ème et la 101ème aéroportées….

Bien des années plus tard, un prince dont le cheval égaré, échappa par miracle à une mine anti-personnel interrogea le voisinage pour savoir ce qui se cachait derrière les taillis et les épines.

D’aucuns disaient qu’on y avait mis le mausolée d’une chanteuse francophone et gothique répondant au pseudonyme de Mylène Gauthier, monument funéraire décadent et mégalomane, dont les bas reliefs étaient aussi éloquents que les murs de l’antique Pompéi, d’autres accréditaient les rumeurs les plus folles, d’un lieu maléfique connu sous le nom terrifiant des Portes de Madoff, en raison de sa forme pyramidale et du grand nombre de traders, rendus fous par des courbes de Fibonacci, qui avaient trouvé ici une sépulture décente.

Le prince se dit que le mieux pour lui était d’aller vérifier la consistance de ces légendes urbaines.

Il pénétra prudemment dans ce labyrinthe de ronces qui s’écartaient pour le laisser passer comme par magie : peut-être vais-je devoir répondre à une énigme du père Fouras pensa-t-il.

Quand il fut arrivé au coeur du château un spectacle dantesque s’offrait à lui : ça dormait et ronflait dans tous les coins. Une véritable vision d’apocalypse d’autant que certains avaient été plongés dans un profond sommeil au plus fort d’une relation amoureuse.

“Je connaissais des valses à 4 temps, mais pas les érections à 100 ans, plaisanta le jeune Prince.”

Quant à l’odeur de fauve, elle lui rappelait la ménagerie des Bougliones. La rencontre des deux tourtereaux sentait bon la collection Harlequin, avec un je ne sais quoi d’Hibernatus.

La première phrase de la princesse, qui avait de la suite dans les idées, fut une question :”Sais-tu enfiler le chas d’une aiguille ?”. Puis elle lui demanda de se mettre debout sur le balcon en criant “Je suis le roi du monde ! ” avant d’unir leurs avatars devant Eywa.

Après s’être déclarés leur amour devant l’autel, un prêtre ayant fait le déplacement de Las Vegas, le jeune couple, et surtout elle, entreprit de rattraper le temps perdu, qui pourtant n’avait pas la même saveur qu’une Madeleine de Proust.

Il la briefa sur les progrés des sciences et de la technique. “Tu vois”, lui dit-elle “si le trou n’est pas plus gros qu’une pièce de deux euros, je peux injecter ma résine”.

Pourtant, le jeune homme mu par une intuition étonnante prit sur lui de ne rien révéler de cette union à ses parents, et encore moins de la naissance de ses deux enfants, Aurore, la fille et Jour, le garçon.

Mais peut-on tromper aussi facilement l’instinct d’une mère ? Le voyant découcher et traîner dans son sillage un mélange de parfums, où le Shalimar se noyait dans des relents de Guigoz deuxième âge, elle pensa que les draps des suites princières avaient beaucoup à dire.

- Tu sais, mon grand, lui dit-elle il faut que tu songes à protéger tes bijoux de famille comme ton père, le roi, le fit avant toi. Viens je vais t’apprendre une chanson comme quand tu étais petit garçon…chante, chante avec moi Gigi :” A la pêche aux moules, moules, moules, je ne veux plus aller maman…”

- Ne vous inquiétez pas mère et pour vous rassurer je vous promets de venir manger le couscous chez vous tous les vendredis soirs….par contre si on pouvait éviter le tajine au pruneaux ça m’arrangerait.

A la mort de son père, le fils présenta son épouse et ses rejetons à cette femme qui aimait tant sa nouvelle famille au point de vouloir la dévorer.

S’il n’y avait eu un maître d’hôtel dévoué corps et âme pour remplacer les victimes désignées par quelque gibier, l’arrivée impromptue du prince, et une reine ogresse, qui découvrant la supercherie se jeta la tête la première dans une cuve remplie de reptiles, si….

David, trouve moi un producteur, on prendra un bankable pour le premier rôle; on mettra juste ce qu’il faut de sexe pour la version public et un peu plus explicite pour le DVD….

Marilyn c’était La Rivière sans Retour ….Perrault c’est une Rivière avec Retour…. sur investissements.

D’ailleurs, si vous avez suivi l’auteur dans son cheminement : le garçon rompt l’enchantement pour aimer une fille plus jeune que lui qui a, autour de 116 ans; que va-t-il faire ?

Des allers retours entre les centenaires et ses contemporains sans rupture du continuum spatio-temporel.

Et là je dis chapeau au mec qui met en scène ” Back to the Future” en 1697.

Moralité

La princesse raconte l’histoire à ses enfants

Qui se disent tout bas : mais c’est quoi ces salades,

Le slam de ce  royaume, sur l’aiguille, dormant ?

Maman est devenue notre Grand Corps Malade.


Retour à La Une de Logo Paperblog