- Non, je ne te crois pas, ce n’est pas une simple histoire de fesses. Dis-moi plutôt que tu ne voulais pas venir et point. Ce n’est pas la peine de me prendre avec les pincettes ! Allez, dis-le moi, si tu es un homme, face à face, que tu me jettes.
- Esther, crois-moi, je t’assure que c’est vrai. La faute, ce sont mes fesses. Ce sont elles qui m’ont empêché de venir.
- Attends, Thibault, j’hallucine ! C’est à cause de tes fesses que tu m’as donné un vent hier ? Vas-y, pendant qu’on y est : pète-moi à la gueule si je rêve !
- Mais, Esther, écoute-moi avant de te « vé-ner » ! Je suis juste en train de t’expliquer que j’étais bloqué à la maison hier, séquestré par ma mère et le seul moyen que j’ai trouvé pour te rejoindre, c’était de faire le mur…
- Je t’ai attendu une heure comme une courge sur mon scooter !
- Oui, mais ma douce, je suis désolé si je n’ai pas réussi à passer sous la grille pour m’échapper. Avant j’y arrivais très bien mais plutôt maintenant…ça coince au niveau des fesses…
- Ouais, ouais, c’est ça, t’en as une trop grosse aussi, et le cerveau d’une taille d’une cacahuète ? Et tu ne pouvais pas sauter au-dessus de la grille peut-être ?
- C’est à ce moment-là que ma mère m’a choppé…
- Je te crois pas. T’étais avec Marion, c’est ça ?
- Je n’en ai rien à foutre de Marion, arrête ! Non ! C’est ma mère, elle m’a fait une scène pas possible ! Elle est folle, je t’assure. J’ai été obligé de répéter mon hautbois jusqu’à 10 heures, ça a rendu fou les voisins !
- Et plus c’est énorme, et plus on y croit ! Tu veux que je te dise, Thibault, t’es qu’un sale menteur ! Tu me dégoûtes.
La sonnerie du lycée retentit.
- Allez, salut, je m’arrache ! J’ai cours, moi.
- On en reparle à la cantine ?
- Je ne veux plus te voir, t’as compris ?
- Esther…
- Parle à mon cul, ma tête est malade.