-Je suis à nation assis sur le strapontin et il y a cette Péruvienne qui doit avoir douze ans qui rentre et qui se met à chanter besa me mucho. Elle a une voix stridente. Et puis il y a son papa, enfin c’est sans doute pas son père mais il a un air péruvien aussi. Enfin bref il est là aussi, avec son accordéon d’enfer, et il va trop vite, et il rend la chanson encore plus anxiogène. Et je me rappelle que je me demande comment ça se fait que tous ces péruviens du métro sachent jouer de l’accordéon et du violon et du saxo. Il doit y avoir des genre de classes de musique pour péruviens, où on leur fourgue un vieil accordéon rafistolé et où on leur donne pas à manger avant qu’ils sachent jouer la vie en rose, ce qui ressemble à une blague de mauvais goût. Dans tous les cas, je me dis qu’il doit y avoir une sorte de pègre péruvienne à Paris, qui organise tout ça : les vendeurs de maïs ou de cannettes de bière à la fête de la musique, les groupes de musique du RER avec leurs caddies-caissons-de-basses reliés à des discman, les estropiés avec leurs cendriers en cannette, et tous les autres. Je me demande des tas de trucs au sujet de l’organisation de tout ce merdier. Et puis d’un coup il y a le clochard sur le strapontin d’en face qui fait un gros pet et qui se marre comme un fou. Et là je me dis qu’il a bien raison de pas trop se poser de questions, et que je devrais suivre son exemple.
De la violence pure ce soir, avec Sleigh Bells, un groupe que je n’aime pas, et un morceau qui s’appelle Crown on the ground, et que je n’aime pas trop non plus. Et pas de clip. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Peut-être que c’est pour le début, peut-être juste pour le plaisir de vous casser les oreilles.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble