Ce que j’aime, moi, dans le foot, ce sont les Bleus, parce qu’avec eux, on est sûr de ne jamais s’ennuyer !
Cette équipe est si complète qu’elle mériterait que l’on s’en inspire pour créer la saga de l’été de TF1. C’est à se demander si tout cela n’est pas qu’une énorme manipulation de la chaîne afin de se garantir un audimat délirant, un livre écrit par Anelka, préfacé par Ribéry, vendu à des millions d’exemplaires, suivi d’une superproduction hollywoodienne intitulée « The Blue Frogs against the World ».
Car, si au cinéma, pareil scénario est courant, dans la vraie vie, il faut un sacré coup du sort pour que tous les ingrédients soient distillés à la bonne dose pour en faire un cocktail sulfureux.
L’Equipe de France a réussi là où aucune autre ne s’est jamais risquée, pas même leurs aînés qui, du haut de leur piédestal ne se gênent pas pour les tancer vertement, Zidane compris, car, ainsi qu’il nous l’a démontré, lui, n’insulte pas, il donne des coups de boule, ce qui est nettement plus politiquement correct…
Au commencement donc, gros plan sur Rama Yade qui démarre le premier épisode avec deux sujets « cher » aux français : L’argent et la politique!
Il faut bien dire que depuis qu’elle est passée secrétaire d’Etat chargée des Sports auprès de Roselyne, elle n’a eu que bien peu d’occasions de faire parler de son job. Qu’à cela ne tienne, dénoncer la vie de château de l’Equipe de France déjà brinquebalante dans l’esprit national et c’est la Une assurée ! La mayonnaise prend tellement vite que la moutarde monte aussitôt aux nez de nos petits bleus qui la boudent, même si certains la trouvent parfaitement à leur goût pour une petite partie privée…
Ce qui nous amène au second élément essentiel au succès de la saga estivale : Le sexe !
Non, non, pas l’amour (trop conventionnel, pas assez vendeur) mais le sexe, source de dépravation qui, mêlé à l’argent multiplie l’audimat du journal de 20 heures. Que des joueurs frayent avec le milieu de la prostitution au lieu de s’entraîner à faire entrer le ballon dans les buts – quoiqu’en y réfléchissant, c’est peut-être une façon d’ajuster leur tir… - et c’est la France qui s’emballe ! Les femmes s’indignent et plaignent leurs épouses, les hommes les envient (un peu) mais les trouvent franchement benêts de payer pour des services qu’ils obtiendraient aisément grâce à leur notoriété.
Troisième élément de cette trépidante saga : La notoriété, justement !
On pourrait croire sans trop se tromper que celle-ci s’acquiert par des faits exceptionnels, des réussites hors du commun, un parcours professionnel louable. Dans le cas présent, nous noterons que c’est l’exception qui confirme la règle : Si, paraît-il, les bleus sont acceptables dans leurs clubs respectifs, leur jeu en Equipe de France est notoirement en manque de résultats. Ce qui d’ailleurs les rend très célèbres pour cela et attise la…
…Jalousie ! Point de saga sans jalousie ! Et quoi de mieux pour déclencher cette jalousie proche de la haine que de divulguer les salaires de ces jeunes gens payés à faire apparaître leurs minois dans les tabloïds plutôt que dans les journaux à la section « Résultats sportifs remarquables ? »
Pour pimenter un peu le tout, il faut ajouter à cela un patron honni – mais n’est-ce-pas le propre du patron ? – manquant singulièrement de charisme, un joueur un peu trop « joueur » et les insultes fusent ! Le suspens est alors à son comble : Un agent double s’est introduit dans le groupe ! Quel coup de théâtre !
Les Bleus, solidaires envers et contre tous – sauf sur le terrain – organisent une mutinerie relayée au niveau international sans toutefois trop se mouiller, assumant admirablement leurs actes en envoyant leur patron se faire dégommer à leur place. Cela ressemble à de la lâcheté mais cela s’appelle en réalité de la stratégie, essentielle à tout scénario, même au plus minable.
La chasse aux sorcières est donc ouverte, les bleus promettent de faire mordre la poussière à la taupe qui a dévoilé au grand jour leur si belle entente nationale.
Mais voilà, retournement inattendu de la situation, le public lâche les joueurs, l’affaire prend une tournure hautement politique : Tout cela est bien la faute de Sarkozy! Les scénaristes se demandent quand même s’ils n’y vont pas un peu fort, mais non, ça marche !
Toutefois, toute saga se doit de faire naître un minimum d’émotions, de sentimentalisme pleurnichard. Entre alors en scène cette chère Roselyne qui, des trémolos dans la voix, gronde ses vilains garnements, même qu’ils en avaient les larmes aux yeux, les pauvres biquets…
Le dernier épisode se clôture par la mort annoncée de nos petits bleus, à la grande joie de Rama Yade qui se félicite des fructueuses économies d’hôtel réalisées…
La première saison de cette saga ayant fait exploser l’audimat, les scénaristes nous promettent pour très bientôt une saison 2 encore plus alléchante : Henry chez Sarko ; les révélations d’Evra, Domenech au bord du suicide, et peut-être même un scandale sexuel avec des call-girls sud-africaines vaudous !
Et sinon les gars, vous aussi vous êtes inquiets pour vos retraites ?