Magazine Journal intime

Les années Dorothée

Publié le 13 décembre 2007 par Anaïs Valente

En librairie, un bouquin me saute aux yeux « les années Dorothée ».  Plein d’images, plein d’articles, plein de souvenirs.  Je le veux.  
Et je me laisse emporter par la nostalgie de l’adulescente que je suis encore…
Les barbapapas, qui se transformaient à volonté, boules ronds carrés.
Les couennes de jambon que je dévorais allègrement, inconsciente de mon futur taux de cholestérol dramatiquement haut.  
Hélène et les garçons, et toutes ses séries gagatisantes mais tellement plaisantes.
Les crêpes de maman, une saveur inimitable, une odeur extra, et une cassette vidéo souvenir à mourir de rire (que je n’ai plus, mais je l’ai encore bien en tête, vive les souvenirs).
Les Monchichis, les bisounours et les Lucioles.
Les monstrueux dimanches, veille de bassin de natation.  Pas moyen de ne pas y penser, de ne pas trembler d’effroi face à cette perspective : me déshabiller devant trois dizaines de belles plantes, moi le petit chardon, me traîner jusqu’au bord de cette fameuse piscine.  Incapable de plonger, incapable de sauter.  Et même incapable de nager…  Donc condamnée à patauger dans la petite profondeur, accrochée au bord tel un morpion s’accroche à son pubis.  
Pif et ses gadgets, Le journal de Mickey du mercredi, le Super Picsou qui suivait.  Des heures de lecture.
Le bonhomme Michelin qui se gonflait et se dégonflait au fil des minutes, que j’aimais tant regarder (je repense à ça car je viens d’en voir apparaître un dans ma boîte Yahoo, et non je n’ai ni bu ni pris un quelconque produit stupéfiant, j’ai bien vu un bonhomme Michelin me sourire).
Les trucs qui m’énervaient : Chapi Chapo, la panthère rose, le générique d’Autant Savoir (musique sinistre, personnages étranges).
Remi Brica et son attirail fou.
David et Jonathan, « est-ce que tu viens pour les vacances », j’avais eu la cassette pour mon anniversaire et je ne vivais plus qu’avec mon walkman sur la tête.  Pour les djeuns, un walkman, c’était un lecteur MP3 plus gros avec une cassette dedans (je vous jure, ça a existé).
Les autoscooters lors de la foire annuelle (c’est peut-être de ce goût prononcé pour ce sport particulier que j’ai gardé des douleurs lombaires récurrentes).
Ma Charlotte aux fraises qui sentait si bon (la fraise, vous l’aviez deviné ?).
Le dictat des marques : les chaussettes Burlington, les bandanas de cette petite boutique de luxe, les jeans C17, les fringues Chipie, et j’en passe.
Les dimanches d’été à nager dans la piscine, avec Julie Taton (Miss Belgique, hein, excusez du peu).  Taton maillot Julie ?  Je vous jure que j’ai nagé avec Julie, moment de gloire (j’aurais dû demander un autographe rondidju).
Le distributeur de « chiques » rondes, que tout le monde se devait d’avoir dans sa chambre d’ado branché.
Les épaulettes qu’on glissait sous les soutifs, histoire de se faire une carrure de boxeur.
La boîte à chapeau, super classe pour ranger ses secrets, ses journaux intimes et autres bêtises de l’époque.
L’école, et cette obligation que je me mettais d’atteindre 90 % dans toutes les matières.  Perfectionniste dans l’âme, déjà.   
Le drame de la photo de classe.  Le trou sur la photo, là, oui là, c’est moi, on ne me voit pas, tellement je suis petite.  Dans les années 90, j’avais rattrapé la moyenne (même peut-être dépassé d’un chouia), à la vitesse du TGV, gagnant au passage d’immondes vergetures de croissance, rien n’est parfait en ce bas monde.
Les bottes de cow-boy (santiags) qu’on serrait en douce avec un lacet avant de mettre le jeans au-dessus.
La Vienetta du dimanche chez bon-papa/bonne-maman, depuis lors je ne sais plus avaler un gramme de cette insipide glace.
Les Malabar, gros chewing-gum roses emballés de jaunes, leurs tatoos, leurs petites BD.  Le lait concentré sucré à même le gosier.  Les lacets à l’anis.  Les chewing-gums qui pétillaient dans la bouche.  Les sucettes en chocolat et nougat.
Ma tortue Caroline (comme c’est original), qui mangeait des fraises et que j’aimais tant.
Les Partenaires Particuliers qui cherchaient Partenaires Particulières.
Ma chanson culte années 80, s’il n’en restait qu’une ce serait celle là : 2 Belgen -  Lena Lena qui symbolisera toujours mon premier béguin.
La mort de Cloclo, une journée si chaude.  J’ignore si je m’en souviens réellement ou si c’est à force d’avoir entendu le récit de cette journée tragique que je crois m’en souvenir (d’ailleurs c’était avant les années 80).
Les groseilles au fond de mon jardin, officiellement appelées maquereaux, que je n’allais pas déguster car je détestais ça.  Je n’aime que les fruits à multitude de boules : framboises et mûres.
Et puis tout ce que ce livre me rappelle avec émotion et humour : Les mystérieuses cités d’or, la bande à Dorothée, la 2CV, les boys bands, Tournez Manège, l’ouragan Caroline de Monaco, les Bioman.  Et puis des publicités, des livres, des événements…
Des heures de lecture pour tout se rappeler de ces années.
Des années kitsch, des années dorées, des années fantaisie, des années colorées.
Des années inoubliables.
Et pour vous, les années 80, les années 90, les années Dorothée, ça évoque quoi ?

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