Taupe ou hibou ?

Publié le 29 juin 2010 par Anaïs Valente

Toute femme à lunettes (épargnez-moi le couplet de « femme à lunettes femme à ... », je le connais par cœur), donc toute femme à lunettes qui se respecte a un jour essayé des lentilles.

Parce que c'est pas parce que maintenant les lunettes sont hyper mode, un véritable accessoire, limite un bijou, même que des non myopes non presbytes non astygmates et j'en passe en achètent, juste pour le fun... c'est pas parce que c'est très in actuellement que ça l'était à mon époque.

De mon temps les verres lunettes avaient 8,5 cm de diamètre, 2 cm d'épaisseur et les montures étaient d'une couleur sinistre.  De mon temps on était le singe à lunettes de la classe.  De mon temps avoir des lunettes et des bonnes notes (oui j'ai toujours été première de classe, j'assume) engendrait d'office qu'on soit l'intello de service (versons une larme sur mon enfance de singe à lunettes intello ringarde).

Alors quand les lentilles jetables (qu'on gardait 24h/24 sur l'œil, le pauvre) sont apparues sur le marché et que j'ai vu une pub « essayez-les gratuitement », ni une ni deux, j'essaie.  Et ce premier soir avec mes lentilles, j'ai voulu aller danser.  Et ce soir-là, je serais la plus belle pour aller danser ohé ohé (Sylvie Vartan).  Et je me sentais la plus belle, ce qui est somme toute le principal.  Quel souvenir !

Quel souvenir aussi cette session d'examens avec mes lentilles jetables sur les iris, enfin presque, car elles avaient décidé de faire grève et de se racrapoter dans le coin de l'œil.  Ne parlons pas de la douleur, parlons juste de la difficulté de remplir une feuille d'examen d'un seul œil.  Mais ça n'a pas empêché que je sois toujours première de classe nananère.

Exit les lentilles jetables, à moi les lentilles normales.

Mais quand on n'est pas normale, on n'a pas droit aux lentilles normales, c'est aussi simple que ça.  Après dix mois d'essais, une fortune dépensée, la conclusion est tombée : ma bonne dame vous avez trop de protéines, l'œil trop sec et trop rond.  Kekseksa ?  Les protéines se collent à vos lentilles, la sécheresse est une cata et la rondeur de l'œil ne sied pas à la lentille.  Des yeux trop secs, c'est le comble pour une pleureuse comme moi.  J'aurai tenu un an avec mes lentilles, mais une vie professionnelle captivante et des horaires de fou auront eu définitivement raison de ces petites choses, que j'ai dès lors laissées se dessécher lamentablement dans leur petit pot (petite choses, petit pot, mais grand prix...).

Donc j'ai abandonné les  lentilles, de toute façon ça fait péter (ah ah ah, vlà l'anaïssade du jour intégrée dans un billet).

Et vous, lunettes, lentilles, rien ?

Taupe ou hibou ?