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Pièges...

Publié le 30 juin 2010 par Araucaria
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Quai des bouquinistes - Photo empruntée à www.visites-guidees.net
Il suffit de si peu de choses pour que le piège se referme sur la lectrice-boulimique que je suis, le souvenir de cette mélodie du temps de ma jeunesse trop sage par exemple :

Fontenay aux Roses


Vous êtes si jolies
Quand vous passez le soir
À l'angle de ma rue,
Parfumées et fleuries
Avec un ruban noir,
Toutes de bleu vêtues.
Quand je vous vois passer,
J'imagine parfois
Des choses insensées,
Les rendez-vous secrets
Au fond d'un jardin froid,
Des serments murmurés.
Le soir, dans votre lit,
Je vous devine nues.
Un roman à la main,
Monsieur Audiberti
Vous parle d'inconnu.
Vout êtes déjà loin.
Vos rêves, cette nuit,
De quoi parleront-ils ?
Le soleil fut si lourd.
Demain, c'est samedi.
Je guetterai fébrile
Votre sortie du cours.
Dimanche sera gris.
Je ne vous verrai pas,
Pas avant lundi soir.
Où serez-vous parties ?
Qui vous tiendra la bras ?
Que vous fera-t-on croire ?
Je crois que je vous dois
De vous faire un aveu :
Petites, écoutez-moi.
C'est la première fois
Que je suis amoureux
De tout un pensionnat.
Maxime Le Forestier
Alors bien sûr, j'ai beaucoup rêvé d'Audiberti et de cette invitation à découvrir l'inconnu... d'autant que le soir on me trouve au lit un roman à la main... (pas nue cependant, je suis bien trop frileuse!). Mais je n'avais pas trouvé l'occasion de passer à l'acte en achetant un de ses romans... Voilà qui est fait! Je me promets aussi de lire Tennessee William à cause d'une chanson de "l'idole des jeunes", chanteur dont je ne suis pourtant pas fan. Et puis, il y a toutes les suggestions qui me sont faites, la dernière en date venant de Lover qui me conseille la lecture de Neige de M. Fermine. Que de tentations!!!
La semaine passée ma voiture a été immobilisée sur le continent à proximité d'une ville où nous sommes allés nous promener. Là deux bouquinistes dans la même rue. Bonheur absolu, j'allais peut-être dénicher un titre que je cherche depuis fort longtemps. J'entre donc dans la première boutique quelques questions posées au propriétaire des lieux, il n'a pas le titre convoité, mais il est sympathique, alors je tiens absolument à lui acheter quelque chose. Je pense à un recueil de poésies, mais je renonce car les ouvrages sont entreposés sur une mezzanine à laquelle on accède par un escalier de meunier très raide. Je ne possède pas de chaussures à crampons, pas de piolet ni de corde, et encore moins de casque... Je veux réintégrer mon domicile dans la pleine possession de mes moyens. Je le dis d'ailleurs au bouquiniste qui sourit, "Non, je ne suis pas encordée, je ne peux pas prendre ce risque, je veux pouvoir regagner mon ferry après-demain à Nice!"... Mais, il faut que je choisisse un livre, pas facile. Quel bazar chez ce monsieur. Je vais finalement trouver sur une pile le journal d'un déporté homosexuel : "Les hommes au triangle rose". Ce sujet est très peu abordé me semble-t-il. C'est une réalité historique. Ca m'intéresse donc.
Pas plus de succès chez le second bouquiniste, qui est une dame très agréable, cette fois. Elle ne vend pas de poésies... Là aussi, je veux acheter un ouvrage. Je déteste déranger les gens pour rien. Je vais fouiller dans des caisses posées sur le sol, et vais ainsi acheter un Audiberti : "Le Maître de Milan", je vais aussi choisir "Moravagine" de Blaise Cendrars, simplement par ce que c'est un écrivain voyageur, et que j'ai toujours envie de m'évader...
Le piège n'est pas encore refermé, car la gentille bouquiniste va me conseiller deux beaux textes qu'elle a lus dernièrement... Lorsqu'elle annonce Philippe Claudel, je lui réponds que j'adore cet auteur, que j'ai beaucoup aimé "Les âmes grises" qu'elle me proposait... et c'est alors moi qui vais lui indiquer des titres qu'elle ne connaît pas...Elle note soigneusement, et me copie aussi sur une carte les références d'un roman qu'elle a trouvé superbe "L'ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon... Ce texte m'attendait à mon retour dans mon hyper-marché favori de Bastia, et  tout naturellement il a été déposé dans mon panier!
Dans le Vieux Nice,  vendredi dernier juste avant d'embarquer j'ai bien fait quelques tentatives, fouillant même dans un stock de bouquins posés sur le sol... Rappel à l'ordre de mon mari : "Tu as assez acheté comme ça!"... Certes, mais je n'ai pas encore trouvé mon "Tauriac", et suis rentrée sans poésie. Heureusement que je peux en découvrir sur le net, sinon la frustration serait trop forte.

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