Apriori je n'aime pas la chanson française (je l'ai déjà dit là). Bercée par Boris Vian, Léo Ferré et autres Gainsbourg, depuis ma tendre enfance et éduquée dans l'idée que "c'était mieux avant", les seuls chanteurs à textes contemporains, découverts par mes soins, ont longtemps été que des rappeurs (et je soutiens encore cette position bien que me sois éloignée du rap, l'âge n'aidant rien à l'affaire). J'en suis restée là avec pour seules découvertes dignes de ce nom Biolay et Bashung (pas la peine de m'expliquer qu'il en existe pleins d'autres comme apriori je n'aime pas la chanson française je ne fais pas l'effort de chercher autre chose) pis y'a tant à faire du côté anglais et américain que je n'ai pas le temps. J'ai échappé aux baby rockeurs en m'exilant au Chili pendant un an et quand je suis rentrée cela faisait belle lurette qu'ils étaient déjà has been, Dieu merci mais cela m'a encore favorisé ma réticence à la nouvelle scène française.
Et puis un jour, mon iPod en aléatoire je tombe sur "Football Team" et là chose rare j'unlock le dit iPod pour voir de qui il s'agit, n'ayant pas reconnue la chanson. Le Prince Miiaou... Ah c'est qui ça? Je regarde l'album: c'est le très bon Jeunes Pousses vol. 3, comme quoi je ne suis pas si fermée que ça à la nouvelle scène... Ce nom français avec cette chanson d'un anglais parfait pique ma curiosité et cette voix si douce accompagnée simplement d'une basse, d'une guitare et d'une batterie, me hante pendant quelques jours. Puis le train-train quotidien de mes écoutes habituelles reprend le dessus (Kele, Tame Impala, Black Keys, Klaxons, Menomena). C'est un peu le problème avec moi, je suis très forte pour m'enthousiasmer sur un morceau/un artiste, mais j'ai souvent tôt fait de l'oublier.
Le destin a fait qu'en préparant mon programme pour les Eurockéennes (#campminou mon amour) je revois ce nom et cette fois face à mon ordi je me jette sur Spotify pour écouter ce que me réserve la belle (car oui contrairement aux apparences il s'agit d'une fille: Maud-Elisa Mandeau de son vrai nom). Eh bien laissez moi vous dire que je suis loin d'être déçue de Safety First, son second album, un disque auto-produit qui plus est, la demoiselle n'a peur de rien. Aussi à l'aise en français qu'en anglais la belle nous offre un album à la fois fragile, souvent à la imite de la fêlure même dans ses envolées rock. Un album intimiste où Le Prince Miiaou révèle également toute sa fougue grâce à des morceaux montant crescendo et où le phrasé est si joliment recherché. J'ai un faible tout particulier pour ses deux titres en français: "No Compassion Available" sublime noyade s'il en est et "Blabla" pour l'explosion finale.
Tiens, c'est les soldes aujourd'hui, et si, comme moi, vous vous offriez son album ça nous évitera peut-être les BB Brunes l'année prochaine aux Eurocks...