Ce vendredi soir, la fatigue de la semaine cognant contre mes tempes, je laissais aller mon regard vagabonder au-delà d'une vitre griffée par l'usure de la pluie et du vent.
J'entendis alors une douce musique, cela ne ressemblait en rien aux notes saccadées des basses débordant de quelques écouteurs, serait-ce le roulis de la rame? Etrange…
Plutôt, des notes de musique cristallines… Me serais-je endormie, le rêve m'aurait-il envahie?
Je cligne des yeux plusieurs fois et j'aperçois alors, quelques banquettes plus loin, un grand type, chevelu, l'air tranquille grattant les cordes d'un guitare en bois doré et lustré. Ses petites notes au son clair et aéré se glissaient le long des sièges.
Avec l'arrivée de la chaleur, la présence de cet instrument de musique recréait l'ambiance d'un soir d'été, autour d'un feu de joie crépitant au son de la guitare d'un ami sous un ciel étoilé et profond…
Qui aurait pu croire que dans la grande famille des transports en commun, de petits bonheurs parfois pousseraient le long de la voie ferrée? Il suffit sans doute qu'un homme, en toute humanité sème quelques notes de musiques le long de la voie ferrée.
Merci, guitariste inconnu…