degré X, IV
Publié le 02 juillet 2010 par Moinillon
Ayant un
jour rencontré des personnes qui médisaient des autres, je me donnai la liberté
de les reprendre avec sévérité. Or voici ce qu'elles répondirent à ma
correction, et l'excuse que m'alléguèrent ces langues médisantes: «Nous ne
parlons de la sorte, me dirent-elles, que par des motifs de la plus ardente
charité, et par le désir sincère que nous avons de procurer le salut à ceux
dont nous blâmons la conduite.» A cette réponse, je vous avoue que je répartis
avec émotion : «Courage, mes amis; avec une charité semblable vous pourrez
accuser de mensonge cet oracle du Saint-Esprit : Je perdrai ceux qui
médisent en secret de leur prochain (Ps 100,5). Malheureux ! Si vous aimez
véritablement ces personnes, offrez pour elles à Dieu des prières secrètes et
ferventes; mais ne blessez pas leur réputation par des paroles infamantes, car
la meilleure manière d'aimer nos frères, c'est de prier Dieu pour eux : c'est
là la conduite qui plaît au Seigneur.»
saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la Médisance.»
(RU)