Eloi Leclerc ( franciscain ) dans son livre « Le maître du désir », note: P152 « A la différence de certaines sagesses qui voient dans le désir l’origine de tous nos maux et qui recherchent le salut dans son extinction, le Verbe fait chair rejoint l’homme au plus profond de son désir… »
Précisément, lors d’une émission TV Sagesses Bouddhistes, Jean Pierre Faure chercheur et enseignant zen nous en parlait :
Quand notre vie est soutendue par le désir d’appropriation, alors nous récoltons la souffrance. Le désir étymologiquement est le fait de cesser de contempler pour désirer s’approprier… d’où la notion du manque…. Car le problème est qui est celui qui pense s’approprier ? Un Moi illusoire, qui ne s’accomplira jamais car on ne peut jamais rien s’approprier véritablement …
Dans la palette de nos désirs, nous ne pouvons être qu’insatisfait, si nous désirons échapper à la vieillesse et la mort…
Le Bouddhisme nous rappelle notre ignorance de la réalité et propose d’expérimenter, dans la méditation, notre nature profonde et l’expérience du contentement qui ne dépend de rien.
L’expérience mystique, silencieuse nous fait devenir un avec la réalité, plus de Moi pour saisir, plus de saisie.
Il ne s’agit pas de fuir le monde des formes mais au contraire de les habiter en profondeur, de les visiter au cœur même de leur essence pour s’éveiller à chaque instant. Laisser les choses apparaitre et disparaitre, faire face aux situations et aux autres tels qu’ils se présentent, les comprendre pour ce qu’ils sont …etc
Je pense qu’Eloi Leclerc, dont l’enseignement par les Evangiles est si riche ; et de moins bon conseil pour ce qui est des ‘ sagesses d’orient ‘. Ainsi, en est-il souvent de l’avis de nombreux chrétiens sur les autres religions … Alors, et l’exemple ici me semble parlant, que ces spiritualités nous retrouvent souvent dans notre profondeur chrétienne et mystique. Quel est donc ce ‘ moi ‘ qui s’imaginerait saisir ‘ Le Verbe ‘.. ? Eventuellement se laisser saisir… !
"Mais quand Dieu est devenu aussi plein de signification que le trésor pour l'avare, se répéter fortement qu'il n'existe pas. Éprouver qu'on l'aime, même s'il n'existe pas."
"C'est lui qui, par l'opération de la nuit obscure, se retire afin de ne pas être aimé comme un trésor par un avare."
Simone Weil, La Pesanteur et la grâce.