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Drogue, espèce de salope.
Publié le 25 août 2009 par Narcissiquemelanc0liqueNarrateur Jill
______Il était devant moi, allongé nonchallement sur le canapé. Je voyais cet horrible sourire qu'il avait sur le visage, ce sourire mutin et sadique qui me donnait la chair de poule. Je fis à peine un pas qu'il se jeta sur moi pour me deshabiller.
- Allez viens ma jolie, n'ai pas peur! sussura-t-il.
______Je n'avais pas peur. J'étais dégoûtée, il me donnait la nausée. Mais je m'assis quand même à califourchon sur lui, sentant la honte m'envahir. Qu'étaisje devenue? Une horrible catin droguée, bientot une meurtrière. Puis, tandis que le Boss posais ses mains sur moi, j'attrapai mon arme et lui appuyai contre la tempe.
- C'est fini pour toi, lui dis-je avec hargne et dégoût.
- Tu ne le feras pas, dt-il avec un sourire.
______Il sortit une arme de sous un coussin, et au même moment, Simon enfonça la porte et pointa son propre revolver sur le Boss.
- Lache ça, gamin, demanda le Boss en pointant son arme sur Simon.
- Jamais, cracha Simon.
______Il y eut des coups de feu. J'avais tiré sur le Boss. Il avait tué Simon. Mais... Ce n'étais pas le Boss qui gisait sous moi. C'était le corps d'Alex, une tache rouge s'agrandissant sur sa poitrine. Je hurlai!
______Je me réveillai en sueur, les cheveux collés sur mon visage, les yeux hagard se promenant d'un bouut à l'autre de la pièce. Je poussai un cri horrifié. Encore ce cauchemard. Le même toutes les nuits. Alex se réveilla en sursaut et me regarda. Ses yeux vides d'espoir semblaient être habitués à ces cauchemards chaque nuit. Il arborait le même regard éteint que lorsque j'étais partie, lorsque l'absence, mon absence l'avais détruit. Pourtant, j'étais là, non?
- Ca va? me demanda-t-il avec la voix mièvre et douce qu'on emprunte pour parler à un bébé ou à une vieille sénile qui ne comprend pas la moitié de ce qui se passe autour d'elle.
______J'aurais voulu lui répondre. Sauf que ma voix était complètement perdue au fond d'un corps que je ne reconnaissait plus. Alors je compris: la vrai Jill était partie. Celle qui réfléchissait, qui parlait, qui riait, qui pleurait même était partie.
______Sans que je ne comprenne comment, je me suis retrouvée assise à une table avec Nathaël, Paola, Sarah, Alex, Mickaël et Kevin devant un énorme gâteau où les mots "Joyeux anniversaire, Jill!" étaient écrits en nappage chocolat surmonté d'une grosse bougie enforme de 17. Mon anniversaire, déjà? Depuis combien de temps étais-je revenue au manoir? Depuis combien de temps Simon était-il mort? Depuis combien de temps étais-je dans cet état pitoyable? Et pourquoi mes amis me regardaient-il tous avec une tête aussi triste et horrifiée? Pourquoi Sarah était-elle en train de me faire manger? Je n'étais même plus capable de me nourrir moi-même? Ma voix rauque de n'avoir pas parlé depuis longtemps demanda:
- Depuis quand je suis... comme ça?
______Toute la tablée me regarda en silence avec tristesse et etonnement.
- Ca va faire trois mois, Jill, répondit Alex, les larmes aux yeux.
- Oh...
______Trois mois? Comment avais-je pu vivre trois mois sans m'en rendre compte? Comment avais-je pu leur faire si mal? Comment!?
______Une fois encore, je me retrouvais dans la baignoire sans m'être aperçue d'avoir bougé. Avais-je marché jusque là? Non, Alex avait du me porter, c'était lui qui me lavait les cheveux en ce moment même. Je tournais le visage vers lui. Il pleurait. Des larmes coulaient de ses yeux. Je posai une main mouillée sur son visage. Elle retomba au bout de quelques secondes, je n'avais même pas la force de la soulever. Il pleura encore plus. Cest à ce moment que je me rendis compte combien il m'aimait, combien je lui faisait mal. Plus encore que quand j'étais partie, plus encore que quand il m'avait perdu une seconde fois. C'est à ce moment que je me rendis compte qu'il serait bien mieux sans moi.
- Je... t'aime, murmurais-je d'une voix rauque et faible.
______Il me regarda de nouveau, et il m'embrassa. Ce fut un baiser long et humide, et je su que c'était ainsi que je voulais conclure ma vie. Lorsque son visage s'écarta du mien, de nouvelles larmes coulèrent sur ses joues.
- Laisse-moi, je peux me laver seule, lui ordonnais-je d'une voix douce.
- D'accord. Je t'aime moi aussi, ma toute petite fille, dit-il en s'eclipsant de la salle de bain. Plus encore que tu ne peux l'imaginer.
______Quand la porte se fut refermée, je fus secouée de sanglots silencieux. Puis, sans même sortir de l'eau, j'atrappai le rasoir qui trainait sur le rebord de la baignoire. Tout en pleurant, j'appuyai la lame sur mon poignet, sur mes cuisses, sur mon ventre, sur mon cou... Partout ou je le pouvais. J'entallais encore et encore. J'avais mal, mais ce n'était rien comparé à la douleur morale. Je continuai d'ouvrir et d'ouvrir, et bientot l'eau devient rouge, et j'eus froid. Je pensais à ma fille, Emily, à Mickaël, à Nathaël et Paola qui s'étaient enfin retrouvés, à Sarah et Kevin, qui finiraient bien un jour par se marier, à Alex, ce prince charmant versio junky que j'aimais tant... Et à Simon que j'allais rejoindre. Je me remis à trembler et à pleurer. Je tremblais tellement, j'avais les membres si engourdis que les dernières blessures n'étaient pas droites. Alors, tandis que le savon piquait ma chair à vif, je ne fus plus capable de tenir le rasoir. Putain, tout ça à cause de la drogue. A cause de cette putain de drogue. Moi aussi elle m'avait prise, et je ne voulais qu'une chose: qu'elle cesse de tuer des innocents qui veulent seulement aller moins mal. Les junky, ça meur tot. Mon bras retomba sur le côté, et mes yeux se fermèrent.
C'était la fin.
Voila, c'est la fin pour Jill... Je me sens bizarrement vide, sans elle. Mais bon, il fallait bien que ça s'arrête un jour! Voila, on se retrouve pour l'épilogue, en quelque sorte le "bilan" des autres personnages de l'histoire.
Merci de m'avoir suivie jusque là!