Magazine Nouvelles

Je vais bien, ne t'en fais pas

Publié le 08 juin 2009 par Narcissiquemelanc0lique
Je vais bien, ne t'en fais pas
Narrateur Nathaël
_______Il est mort il y a trois ans. Mon père, la seule personne au monde en qui j'avais confiance, à décidé de mettre fin à ses jours un matin d'octobre. Il m'a abandonné, sans une lettre, sans laisser la raison de ce départ subit et irréversible. Pas un mot pour expliquer son geste. Je lui en veux de nous avoir quittés comme ça.
_______Depuis, tout va de travers.
_______Maman est en centre fermé pour dépressifs, et ma soeur a disparu dans la nature. Ma petite Paola s'est enfuie de notre grande maison vide pour echapper à la tristesse. Je l'ai attendue, mais elle n'est jamais revenue. Mais il y a un an de ça, j'ai reçu une lettre.
<< Mon p'tit grand frère,
Si seulement tu savais à quel point je m'en veux de t'avoir abandonné! Mais bon, la maison sans papa et maman c'était... Trop grand, trop vide, trop froid. J'ai pas pu résister.
On s'est pas vu depuis combien, un an et demi? Ouais, c'est vrai, j'avais quinze ans à l'époque. Et dire que j'en ai dix-sept... Et toi vingt-trois! J'hallucine.
Bon, tu t'immagines bien qu'il y avait une raison pour laquelle je ne t'ai pas donné signe de vie depuis tout ce temps. Hé bien, je n'avais tout simplement pas le droit. D'ailleurs, j'enfreint toutes les règles en t'écrivant tout cela. Mais quand j'ai appris la semaine dernière que tu me cherchais avec l'énergie d'un hyperactif, je me suis décidée à tout t'expliquer. Le simple fait que tu penses à moi nous met sérieuseement en danger, tous les deux. Mais je vais t'expliquer en commençant par le commancement.
Quand je suis partie, il y a un an et demi, j'ai claqué les cinq cents euros que je t'avais piqués en un mois à peine. J'étais sans cesse bourrée, je me payais des soirées hype à cinquante euros... Bref, une crise d'adolescence intensive, qui s'est achevée quand je me suis retrouvée à la rue, sans un rond. Je me suis demandée s'il fallait que je retourne à la maison, mais j'ai pas pu... Du coup, j'ai décidé de subsister en faisant la manche. Franchement, ça payait pas de mine, j'avais à peine de quoi me payer à bouffer. En plus, au bout d'une semaine, je commencais à shlinguer à mort. Puis il est arrivé.
Matthieu, le plus beau mec que j'ai jamais vu. Il ne m'a pas regardé comme les autres, avec des grands yeux dégoutés et un froncement de nez. Non, lui il a eu pitié. Enfin, c'est ce que je croyais. En tout cas, il s'est accroupi à côté de moi et m'a dit dans l'oreille que son "patron" recherchais des jolies filles un peu pommées pour un job pas très reluisant, mais qui me permettrais de rester propre, de dormir au sec et d'avoir à manger matin, midi et soir. Même au gôuter qi je voualis! J'ai pas réfléchi, je me suis engagée dans ce tourbier, complètement ipnotisée par la beauté de Matthieu.
Et là, j'ai commencé à me prostituer...
Je n'ai appris que plus tard que la beauté de Matthieu était un piège, qu'il était recruteur de pute pour un bordel dirigé par le macro-dealer le plus puissant de New-York. Quand j'ai réalisé que je ferais mieux de rentrer à la maison, même si là où j'étais c'étais pas si horrible, il était trop tard. Le "boss" avait prit des renseignement sur moi. Il m'a lâché ton nom et ton adresse à l'oreille pour me dissuader de partir. Et je suis restée, Nat, parce qu'il te tueras si je pars.
Alors s'il te plait, arrêtes de me chercher. Parce que si un jour tu me trouves, on se feras tout les deux tuer.
Ne prends pas ces menaces à la légère. Une nuit, on a entendus des cris atroces. Le lendemain, une des filles avait disparu. Le surlendemain, son corps avait été retrouvé, complètement tailladé, dans une rue voisine de la notre. La pauvre fille avait été violée et torturée avant de succomber à ses blessures... Tu sais pourquoi? Simplement parce qu'elle avait refusé de se soumettre à plusieurs fantasmes des "clients". La première fois, c'était passé, mais quand ça arrives trop souvent... Enfin, tout ça pour te dire d'arrêter de me chercher.
Je vais bien, sérieux! Ca parait terrible comme ça, mais c'est chouette! La plupart de la journée, on se pomponne, on discute entre fille et tout. Le soir c'est un peu craignos, mais il suffit de pas y penser. En plus, il y a Jake. Putain qu'est-ce qu'il est beau, et simpa avec ça...
Je t'aime mon nathaël, mais il vaut mieux que tu m'oublies.
Ta Paola>>

_______Je l'avais écoutée. Je ne l'avais pas cherchée, pas pour épargner ma vie, mais pour ne pas mettre en danger la sienne. Paola avait toujours été d'une sincérité presque handicapante, et quand elle me disait qu'elle était presque heureuse... Je la croyais. Savoir simplement qu'elle mangeait à sa faim, quelle avait un toit et uqu'elle était presque heureuse me suffisait. Mais tout ça à disparu le jour où Jill est arrivée chez moi.
_______Au début, je ne l'ai pas reconnue. Il faut dire que la dernière fois que je l'avais vue, elle était enceinte jusqu'aux yeux, et assez bien fringuée. La, elle était toute plate, vêtue d'une chemise que j'avais offerte un mois plus tôt à Alex, les cheveux complètement décoiffés par la pluie et le vent, son éternel maquillage vieux de trois jours particulièrement outrancier. Alors, quand elle a prononcé le nom de Paola, j'ai cru que je rêvais.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Narcissiquemelanc0lique 14 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines