Le titre général et prétentieux de la série d’émissions est : « Les détectives de l’histoire ». Cette émission est dirigée par M. Laurent Joffrin, la haute Conscience du journal Libération
Le plateau de télévision, présenté comme une vaste salle de rédaction, était “agrémenté” pour cette émission consacrée à Pie XII, ici et là, de mitres, de calices, de cierges. Un exemple de bon goût destiné, probablement, à dégager des remugles d’intolérance et de cléricalisme pour faciliter la conviction de la malice de l’Eglise. M. Joffrin paraissait impatient d’arriver à cette conclusion, pressant l’un des intervenants de cette question, à propos de Pie XII : « Alors, coupable ? Il est coupable ? » Avant de trancher : « Il est donc coupable ».
Il se trouve que dans le même temps le Daily Telegraph publiait le 6 juillet dernier le compte-rendu de recherches menées dans les archives vaticanes par un historien allemand, M. Michael Hesemann, au nom de la Pave the Way Foundation, un groupe interconfessionnel américain qui consacre depuis plusieurs années une partie ses efforts à ces recherches. Sous le titre « Le “Pape de Hitler” a sauvé des milliers de vies juives”, le journal anglais y déclare :
« Le pape Pie XII, étiqueté comme “pape d’Hitler”, en raison de son silence pendant l'Holocauste, a organisé l'exode de quelque 200.000 Juifs d'Allemagne à peine trois semaines après la Nuit de Cristal, où des milliers de Juifs ont été arrêtés et envoyés dans des camps concentration ».
Le journal relève que, selon l’historien allemand, celui qui n’était encore que le cardinal Pacelli écrivit aux archevêques catholiques du monde entier pour les presser de demander des visas pour des “non-aryens catholiques” et des juifs convertis au catholicisme qui voulaient quitter l’Allemagne. M. Elliot Hershberg, président de la Pave the Way Fondation, a déclaré, ajoute le journal :
« Nous pensons que de nombreux juifs qui sont parvenus à quitter l’Europe ont pu n’avoir aucune idée de ce que leurs visas et leurs documents de voyage ont été obtenus grâce à ces efforts du Vatican. Tout ce que nous avons trouvé jusqu’à présent semble indiquer que l’image négative du Pape Pie XII est fausse ».
Le Daily Telegraph poursuit : Pie XII a été critiqué pour n'avoir pas dénoncé explicitement l'Holocauste, le régime nazi ou pour n’avoir pas excommunié Hitler. Le Dr Hesemann dit que des preuves supplémentaires suggèrent que les visas auraient été donnés aux Juifs ordinaires désespérés, pour échapper à la persécution. « Le fait que cette lettre parle de ‘Juifs convertis’ et de ‘non-aryens’ catholiques semble bien être une couverture », a déclaré le Dr Hesemann. « On ne pouvait pas être sûr que les agents nazis n’apprendraient rien de cette initiative », a-t-il ajouté. « Pacelli devait s'assurer qu'ils n'en feraient pas usage pour leur propagande, pour proclamer que l'Eglise est un allié des Juifs. »
L'appel du cardinal Pacelli, alors secrétaire d'État du Vatican, est daté du 30 novembre 1938, c'est-à-dire 20 jours après la Nuit de Cristal. Le cardinal Pacelli était en mesure de demander ces visas parce que le concordat de 1933, signé avec les nazis, prévoyait spécialement la protection des juifs convertis au christianisme.
Le Dr Ed Kessler, Directeur de l'Institut Woolf des religions abrahamiques, basé à Cambridge, a déclaré: « Il est clair que Pie XII a facilité le sauvetage de Juifs de Rome. » relève encore le journal, qui indique enfin que Sir Martin Gilbert, historien britannique et principal expert mondial de l'Holocauste, a déclaré que le pape Pie XII devait être considéré comme un Juste parmi les nations par Yad Vashem, l’autorité israélienne du mémorial de l’Holocauste.
Dans son édition du 7 juillet, le journal israélien Aaretz a lui aussi fait honnêtement écho aux recherches du Dr Hesemann
Sur ce sujet, on lira ou relira avec profit les ouvrages suivants :