J’aurais donc voulu ce matin, poursuivre ma lancée d’hier. Petit échéancier : 236 pages, à raison de six pages à la fois, ça devrait me prendre 40 fois. J’aurai pu commander à mon cerveau 40 jours, mais il aurait cru entendre 40 jours consécutifs. Je le sais, je le connais bien, il comprend toujours de travers, donc, je lui ai envoyé 40 fois, sans limite de temps. Il aura compris qu’il pouvait être dérangé, je suppose. Et pas plus tard qu’hier soir, vlan, un appel téléphonique qui me chamboule, me fait sentir coupable de ne pas avoir fait mon travail, qui me fait rappeler d’urgence la graphiste que j’avais envoyée en vacances, congé prolongé jusqu’à ce que l’auteure ait pris toute la place (se rappeler que la graphiste et l’auteure, c’est la même personne dans mon cas).
Hier soir donc, et cette nuit dans mon sommeil, et ce matin, en attendant que les bureaux ouvrent — à 10 heures pour faire exprès— le cerveau de la graphiste a travaillé fort pour renouveler le nom d’un domaine. Des recherches dans les Whois, ouverture de la chemise rouge qui contient les papiers des clients, carte de crédit prête pour payer, rien n’y fait, pas tout le monde qui travaille 24 heures sur 24. Pas réussi encore. Et tant que je n’ai pas réussi, que croyez-vous que l’auteure fait? Elle attend, elle lit, elle pitonne n’importe quoi, elle joue aux cartes, elle déjeune plus lentement. Trop prise par l’autre cerveau, celui de la raison, de la logique, elle est bien incapable de se concentrer sur la créativité. Tiens, je devrais faire un petit trois minutes d’écriture automatique comme le recommande Julia Cameron, question de me le vider ce cerveau. Mais l’autre, le tarla, celui du devoir avant tout, de la raison, de l'argent que je dois gagner serait bien capable d’accourir juste pour me déranger. Ce qu'il sait très bien faire d'ailleurs. Grrr.
(image empruntée à Google images)