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Témoignage sur Medjugorje (9)

Publié le 13 juillet 2010 par Hermas

TROISIEME PARTIE

L’EVENEMENT ET SON EVOLUTION

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Medjugorje se trouve en Herzégovine, à 20 km environ au sud-ouest de Mostar, et à la même distance à vol d’oiseau de la Mer Adriatique. Avant les faits que nous allons raconter, qui ont commencé le 24 juin 1981, Medjugorje était un petit village de la Commune de Citluc. Son nom veut dire « entre les monts ». Il est en effet situé entre le Krizevac et le mont Cernica. Sur les pentes du mont Krizevac, il y avait une localité rocheuse, couverte de buissons de ronces (elle est restée ainsi de nos jours), où pâturaient les chèvres et les brebis ; cette localité s’appelle Podbrdo. C’est là qu’ont commencé les apparitions de la Sainte Vierge. En arrivant à Medjugorje, la Sainte Vierge s’est trouvée en plein dans le communisme athée qui, à cette époque en particulier, étant donné la crise économique, ne parvenait plus à gouverner, et était particulièrement violent. La paroisse était dirigée par les Frères Mineurs Franciscains depuis sa création, et ils avaient suivi, au cours des siècles, les populations, et il y avait eu de très nombreux martyrs. Le Curé, le Père Jozo Zovko ne se trouvait pas à Medjugorje le 24 juin 1981, car il se trouvait à Zaghreb depuis près d’un mois pour une retraite spirituelle. Il ne rentra que le 27 juin, et fut stupéfait lorsqu’il apprit la nouvelle. Ses premières paroles furent : « Et si c’était un coup des communistes pour jeter le discrédit sur l’Eglise ? ».

Que s’était-il passé ces quatre premiers jours?

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Tout avait commencé dans l’après-midi du 24 juin 1981, fête de Saint jean Baptiste, qui était une Fête pour toute la région. Deux filles, de 15 et 16 ans, respectivement Ivanka et Mirjana, passaient cette journée de vacances à l’école, chez elles, dans le hameau de Bijakovici, petite localité dépendant de Medjugorje. Elles attendaient une troisième fille de 17 ans, Vicka, qui tardait à venir : en effet, en raison de la chaleur et du voyage qu’elle avait fait dans la matinée depuis Mostar, elle s’était endormie. Les deux amies s’en retournaient déjà chez elles quand elles virent en l’air, au pied de la colline, la figure lumineuse d’une jeune femme ayant un enfant dans les bras. Ivanka la vit la première, et s’exclama aussitôt : « C’est la Gospa » (La Sainte Vierge). Mirijana, sans même se retourner, lui répondit : « Ce ne peut pas être la Gospa, ici ! ». Lors de cette première rencontre, la Vision ne parle pas, mais fait seulement signe de la main aux filles de s’approcher, mais aucune n’ira vers la Dame ; au contraire, elles iront chez elles. En cours de route, elles rencontrent tout d’abord une petite bergère de 12 ans, Milka, puis Viska, et elles leur en parlent. Viska pense aussitôt à une plaisanterie de mauvais goût de ses deux amies ; il faut se rappeler que l’endroit est infesté de serpents qui se cachent entre les pierres. Elle s’éloigne des trois filles, mais, peu après, elle ressent un fort désir de revenir en arrière. C’est alors qu’elle rencontre deux amis, Ivan Ivankovic de 20 ans, et Ivan Dragicevic de 16 ans. Viska leur demande de l’accompagner à cet endroit, et ils acceptent. Mais, arrivés sur place, ils trouvent les trois autres filles qui semblent fascinées devant quelque chose. Viska elle aussi tombe en extase aussitôt, mais les deux garçons pris de panique à leur tour, s’enfuient. La jeune Dame a une couronne sur la tête, un enfant dans les bras qu’elle couvre et découvre sans cesse, comme pour le montrer, et fait de nouveau un signe de s’approcher ; mais les quatre filles ne bougent pas. La vision disparaît alors sans dire un mot.

Deuxième jour: 25 JUIN 1981

Ivanka, Mirijana et Viska vont chercher la petite bergère Milka, qui était avec elles le premier jour, pour se rendre ensemble à Podbrdo. Mais la Mère de Milka dit qu’elle a besoin d’elle à la maison, et envoie sa sœur Marijia avec les trois filles. Mais elle ne va pas tout de suite avec ses trois amies, et dit à Viska que si cette Figure réapparaissait, d’aller la chercher ainsi que Jakov, un garçon de 10 ans, leur voisin. Ivanka, Mirijana et Viska se mirent en route vers la colline, suivies par une groupes de jeunes et d’adultes. Elles ont à peine commencé la montée, qu’elles voient un éclair, puis aussitôt la Dame, mais beaucoup plus haut que le jour précédent, et cette fois, sans l’Enfant. Viska n’oublie pas la promesse faite à son amie, et court aussitôt pour la chercher ; puis elle recommence la montée rocheuse suivie cette fois de Marija, et du petit Jacov.

Comme le premier jour, la Figure lumineuse leur fait signe de s’approcher. Cette fois, sans aucune hésitation, sans se soucier des pierres et des buissons épineux, elles courent vers le sommet de la colline. Marija et Jacov, d’un pas plus lent, suivent les trois filles. Ivan Dragicevic qui, le soir précédent, avait accompagné Viska avec un ami au lieu des apparitions, et s’était enfui ensuite, n’est pas monté sur la colline avec les filles. Mais il avait pris un autre chemin et s’y trouvait déjà avec 13 amis. Mais, seulement lui toutefois, aura, à partir de ce moment l’apparition, et deviendra alors le sixième voyant.

(Je crois qu’il est opportun de rapporter ici exactement tout ce qu’ont témoigné les voyants, à propos de cette première rencontre et de ce premier dialogue avec la Sainte Vierge).

Toute affectueuse et simple, d’une beauté indescriptible, la Dame est là, devant eux. Elle porte une longue robe de couleur gris argenté. Sous un voile blanc, on entrevoit les cheveux noirs. Danses yeux bleus , on voit un profond regard d’amour.

“C’est la Gospa”, s’écrie Ivanka.

“Maintenant, je n’aurais pas peur de mourir, du moment que j’ai vu la Sainte Vierge” dira Jacov à plusieurs reprises. Les enfants récitent une prière très en usage dans le village : sept « Pater noster », un « Ave Maria », un « Gloria Patri ». L’apparition prie avec eux, pour la première fois, en se limitant toutefois au Pater Noster et au Gloria (sans réciter l’Ave Maria !)

Elle est aimable et simple, indescriptible: merveilleuse, souriante, joyeuse; autour de sa tête, elle a 12 étoiles que rien ne soutient, et rien ne les relie entre elles. Et ces yeux bleus regardent les enfants avec affection. Oui, à présent, ils la voient bien. Ivanka, orpheline depuis peu, ose demander des nouvelles de sa Mère Jagoda, décédée le mois précédent : « Comment est Maman ? ». « Elle est heureuse et est avec moi », est la réponse.

Sa voix est douce comme la musique, ou comme des cloches qui sonnent. Tous entendent cette question, et la réponse, sauf Marija et Jacov. Mirijana demande à la Sainte Vierge : « Laissez-vous un signe, autrement ils croiront que nous sommes folles ».

Aucune réponse: la Dame se contente de sourire mais Mirjana croit qu’elle a reçu un signe: les aiguilles de sa montre sont retournées en arrière toutes seules : un quart du cadran. Mirjana s’aperçoit en effet que la montre indique 3.15 au lieu de 6.15

“Tu as mis les aiguilles à l’envers” lui diront-ils. Mais, pour elle, il n’en est pas ainsi, c’est un signe. « Vous retournerez ? », demandent-ils à la Gospa. Elle fait signe « oui » de la tête. Puis elle leur dit : « Au revoir mes anges »

“Mes anges” est un surnom familier et tendre que l’on donne aux enfants en Croatie. C’est la première fois que la Gospa leur adresse ces paroles affectueuses, qui deviendront ensuite familières dans les jours suivants.

Ensuite, la Gospa s’élève au-dessus du nuage, elle disparaît à mesure qu’elle monte et sa lumière s’éteint avec elle.

Le monde qui avait comme disparu, réapparaît dans crudité banale, entre le sol pierreux et les buissons, et la confusion des gens qui sont allés pour voir par curiosité ; les enfants se retrouvent là, tout émus, les larmes aux yeux.

Le petit Jacob ne pense certainement pas à sa chute dans un buissons d’épines. Viska est stupéfaite de voir qu’il en est ressorti sans un égratignure. Il ne cesse de répéter : « A présent que j’ai vu la Sainte Vierge, cela ne le déplairait pas de mourir ! ». Avec les six voyants, ce jour-là, il y avait une quinzaine d’habitants de Biakovici sur la colline. Plusieurs d’entre eux ont cru voir une lueur, au début de l’apparition. Et ainsi, ce 25 juin 1981, les voyants ont vu pour la première fois l’apparition, de près, et très clairement, dans toute sa splendeur. Sa lumière a marqué et formé le groupe des six, qui s’est créé ainsi de manière définitive une fois pour toutes. Ce sont eux qui bénéficieront désormais de l’apparition quotidienne.

Depuis ce jour, la police yougoslave commença à intervenir. Elle se mit à interroger plusieurs personnes dans le village, et même à maltraiter certaines d’entre elles en les interrogeant de nuit, et en les arrêtant. Les voyants furent réunis et conduits à Citluck par une commission médicale à laquelle il avait été demandé de déclarer que c’étaient des malades mentaux. Ils furent ensuite conduits à Mostar. Avant tout, la police les conduisit dans une chambre mortuaire, pour leur faire peur, et les remit entre les mains d’une autre commission, que les communistes avaient créée eux-mêmes en y faisant entrer des médecins, des professeurs et des psychologues ; cette commission était appuyée par la UDBA, c’est-à-dire les Services Secrets de l’Etat. Cette commission devait déclarer, à un niveau plus élevé, que les voyants étaient malades, menteurs, et contre-révolutionnaires. Toutefois, tous les membres de la commission ne réagirent pas de la même manière. Un médecin musulman cria aux enfants : « Pourquoi voulez-vous détruire notre Etat, pour lequel nous avons versé autant de sang ?! ». Un autre membre de la Commission posa la question suivante au petit Jacov : « Tu as vu la Sainte Vierge ? ». « Oui » répondit aussitôt Jacov. « Et que ferais-tu pour elle ? » lui demanda encore le psychologue.« Pour Elle, je mourrais » fut la réponse de Jacov. Le psychologue déclara alors aux autres membres de la commission : «  Je n’ai pas d’autre questions à poser ». Il avait compris que toute autre enquête serait inutile. En effet, être prêts même à mourir pour ses propres convictions, n’est pas une chose typique pour un enfant de 10 ans, l’âge de Jacov.

N’étant pas parvenu à obtenir ce qu’il voulait des enfants, le régime communiste a continué ses méthodes d’intimidation sur les gens de Medjugroje, et sur ceux qui y venaient. La police commença a prendre note de toutes les voitures qui venaient à Medjugorje et sur leurs propriétaires, s’ils venaient d’autres régions de Yougoslavie, en les menaçant de leur faire perdre leur travail voire de les arrêter. En plus de cela, les communistes commencèrent à prendre des mesures judiciaires. Par exemple, ils arrêtèrent et condamnèrent à une réclusion de plusieurs années, le curé de Medjugorje, Fra Jozo Zovko et plusieurs Franciscains qui étaient venus à Medjugorje avec des pèlerins.

Pesko Vasilj, un paroissien, a bien décrit les machinations communistes, en disant qu’elles étaient tellement terribles que, même le Diable, déclare-t-il, pouvait apprendre quelque chose d’eux. Mais plus l’idéologie communiste était violente, plus se développait dans le peuple une résistance héroïque. A partir du moment où tout ce que firent les hommes politiques communistes ne fut plus suffisant pour arrêter les pèlerins, les communistes décidèrent de les menacer avec l’armée. Un jour, une unité militaire arriva à l’improviste à l’entrée de Medjugorje, sur le pied de guerre, avec des canons et des chars, et des chiens policiers, pour impressionner les habitants du lieu et les pèlerins qui arrivaient d’autres endroits. Chez les militaires, la voix s’était répandue que, à Medjugorje était occupée par des rebelles, et que le régime les considérait comme ses pires ennemis. Mais même cela ne parvint à empêcher les gens de venir visiter le lieu de l’apparition, et même si tous étaient préoccupés en venant en cet endroit, le nombre des pèlerins étaient en constante augmentation. Très rapidement, des foules commencèrent à se rassembler, venant de toute l’Europe et de l’Amérique. Le pouvoir communiste ne savait plus que faire. Tout à coup, il chercha de transformer rationnellement son échec en succès, et les effets négatifs de la défaite en avantage. Il commença à voir dans les nombreux groupes, surtout ceux qui provenaient des Pays capitalistes de l’Occident, des touristes qui apportaient des devises étrangères précieuses. Et enfin, comme nous le savons, se produisit la désagrégation totale de la Yougoslavie, la naissance de différentes Etats indépendants : Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, etc.

Le système de la République Fédérale Yougoslave s’était dissout, le communisme avait disparu comme institution d’Etat.

Mais un autre problème plus difficile et plus sournois avait surgi entretemps, précisément dans l’Eglise Catholique, et en particulier avec l’Evêque de Mostar.

Avant d’aborder cette question délicate, nous devons présenter tout d’abord plusieurs principes généraux de l’Eglise Catholique concernant les apparitions 

(à suivre)


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