Façade de la Pedrera
Gaudí
Tout le monde a entendu au moins parler du grand architecte Gaudí, lequel, outre un grand artiste, était aussi profondément chrétien [sa cause de béatification a été introduite à Rome].
Beaucoup ont également entendu parler - ou ont vu - l'immeuble dit “La Pedrera” , qui se trouve sur le Paseo de Gracia, et que d’innombrables touristes photographient chaque jour depuis le trottoir. C’est une des attractions de Barcelone dues à l'étonnant génie de cet artiste.
Or voici qu’une nouvelle polémique vient de surgir, analogue à celle de la tangence à la Sagrada Familia, de la future ligne du TGV (AVE) Barcelone-France - que j'ai évoquée dans un précent article. A ce propos, il est trop tard pour modifier le trajet de l’AVE, il ne reste plus qu’à renforcer les mesures de sécurité.
La nouvelle polémique consiste en ce que l’Association “Amics de
Gaudí ” vient de faire remarquer qu’à La Pedrera il manque une “pierre”, à savoir la statue de la Vierge du
Rosaire que Gaudí avait prévue dans la partie haute de l’immeuble. Gaudí fut très fâché qu’on ne plaçât pas cette statue car celle-ci était précisément la raison d’être de
l’immeuble.
Le sculpteur Etsuro Sotoo
présentant la maquette de la
statue
“Amics de Gaudí” offre une statue de Etsuro Sotoo (1), le sculpteur japonais de la Sagrada Familia. Mais les actuels propriétaires de l’immeuble la refusent, disant qu’il n’y a
rien à ajouter au monument. C’est bien entendu une opinion, mais on pourrait se demander s’ils diraient de même si l’architecte avait imaginé, par exemple, une Vénus ou une statue de la
Liberté.
Au fond, ce qui gêne certains, c’est que le motif central de l’oeuvre de Gaudí soit religieux.
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(1) ”Connaître Gaudi à travers la pierre n’est pas chose facile, mais cela m’a paru le seul chemin possible. Au début, tout mon travail consistait à sculpter des feuilles ou des fruits. C’était mon premier travail et j’étais totalement inexpérimenté, la position des feuilles m’obsédait. Quand j’ai trouvé la solution, ce fut ma première rencontre avec Gaudí. (…).
"Mais même après avoir étudié tous les textes, documents et idées de Gaudí, je n’étais toujours pas capable de le connaître, je ne savais pas encore qui il était. C’est en regardant où Gaudí regardait, c’est en cherchant à arriver là où il désirait aller que je l’ai connu en vérité.
"Quand je me suis rendu compte de cela, je me suis senti extraordinairement libre : Gaudí est entré en moi et je suis entré en lui” [Etsuro Sotoo].