Affirmant que l'essence des choses coexiste à Dieu de
toute éternité et ne reçoit de lui que ses qualités, les Grecs prétendent qu'il
n'y a pas de contraire dans l'essence, mais seulement dans les qualités. Notre
thèse à nous, c'est que seule l'Essence divine, comme éternelle, infinie,
donnant aux autres la durée sans fin, n'admet en elle aucun contraire.
L'essence des êtres, elle, comporte son contraire, le non-être, et il dépend du
bon plaisir de l’Être par excellence que cette essence soit toujours ou ne soit
plus, car ses dons sont sans repentance. Et voilà pourquoi elle est et sera
toujours en dépendance de la Toute-Puissance absolue, bien que, je le répète,
elle ait en soi son contraire, le non-être : car elle a été appelée du non-être
à l'être, et dans la Volonté de Dieu réside pour elle l'être ou le
non-être.
Troisième
centurie sur l'amour