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No man's land

Publié le 15 juillet 2010 par Valou94
No man's landBonjour mes petits clous!
Tous les matins, je traverse un no man’s land avant d’arriver au travail, une zone de tranchées où tous les coups sont permis, guerre ayant pour protagonistes à ma droite l’EPAD (Établissement Public pour l'Aménagement de la région de la Défense), et à ma gauche les commerçants de la galerie que je traverse pour aller travailler.
Mais si l’EPAD, vous connaissez, vous savez cette histoire avec Jean Sarkozy là, qui était candidat à la présidence du conseil d'administration ? Ben voilà, vous situez mieux.
L’EPAD veut rénover, faire un monstrueux centre commercial moderne, avec marbre, clinquant, et sans amiante. Et aussi plus de magasins, avec des loyers bien augmentés.
Les commerçants, eux, veulent commercer, et accessoirement vivre.
Les commerçants ne ferment pas, parce qu’ils ne peuvent pas s’installer ailleurs. Les compensations ne sont manifestement pas suffisantes. Ils résistent à l’arrêté municipal. Cherchent le vide juridique, déploient des banderoles sur leurs devantures.
L’EPAD, lui, a commencé les travaux. Les murs montent, encerclant peu à peu les résistants, au sens propre. Ils coupent les terrasses en deux, isolent une boutique, puis une autre, ne laissent qu’un passage restreint au flot de travailleurs qui transitent.
Ce serait une situation grotesque si elle n’était pas pitoyable, il faut enjamber des tas de placoplâtres et des barrières pour aller prendre un café dans sa brasserie habituelle. Pas que j’ai pas l’habitude des placoplâtres, non, tu penses, je maîtrise en enjambage, mais c’est juste le contexte qui est légèrement inhabituel.
Officiellement, tout est fermé depuis le 30 juin. C’est la dernière date qui avait été fixée, les travaux étant repoussés régulièrement depuis 2 ans environ. Mais là, ils ont commencé, sauf que tout n’est pas fermé, loin de là !
Les magasins continuent à vendre, les restaurants à servir, le bureau de tabac à délivrer ses articles addictifs (cigarettes et jeux de hasard).
Les serveurs ne savent pas s’ils partiront en vacances, ni quand.
La fréquentation est en chute libre (tous les clients ne maitrisant pas l’enjambage de placo).
On se croirait dans une pièce de théâtre d’Alfred Jarry, ou de Ionesco.
Ce serait drôle, si ce n'était pas pour de vrai...
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