La littérature est un jeu...

Un jeu la littérature? Je n'en sais rien! Et puis d'abord suis-je une amoureuse de la littérature ou simplement des livres et de la lecture? Littérature est pour moi un mot bien pompeux, puisque je suis capable de lire un peu tout et n'importe quoi depuis "Tintin au Tibet", et la collection complète des "Petit Spirou" en passant par de la poésie, des textes totalement déjantés parfois ou au contraire qui nous tirent les larmes et nous laissent des bleus à l'âme. La littérature, ou plutôt la lecture c'est une occupation très sérieuse, une passion presque amoureuse. Sans mes livres je ne suis rien, je n'existe pas, je suis nue, je suis vide, j'ai froid!
Ma vie de ces derniers jours a fait que je n'ai pas eu accès à beaucoup de poésie... J'avais commencé un livre "Eloge des femmes mûres" (Stephen Vizinczey) texte que j'ai du abandonner, suite à un incident de parcours, au profit d'un autre titre "Parler d'amour au bord du gouffre" (Boris Cyrulnik), lu  à moitié... Ce soir je ne puis donc vous parler ni de l'un ni de l'autre... Le gouffre, je l'ai sondé, mais en en étant extirpée suis-je capable de vous parlez d'amour? Je n'en suis pas certaine, pas encore, c'est trop tôt, c'est trop me demander... Reposant au bord du gouffre, quoi qu'il en soit, j'aimerais beaucoup y entendre parler d'amour... Il doit être encore tout à fait possible pour la femme mûre que je suis, d'être bercée par un tel langage. J'ai bien dit "bercée", ce qui ne signifie absolument pas que je souhaite être "bernée"! La nuance est de taille, vous en conviendrez. Après avoir lu 120 pages de ces souvenirs amoureux d'Andras Vajda recueillis dans cet éloge des femmes mûres, il m'apparaît que ce livre me semble beaucoup moins érotique ou sulfureux que ce qu'on m'en avait dit. Cette perception changera peut-être au fur et à mesure de ma découverte du texte, si je reste sur mes impressions premières "d'érotisme édulcoré" cela signifiera peut-être que je suis plus que mûre, mais je l'espère cependant pas totalement blette. Nous verrons tout cela en temps et en heure...Si je veux bien continuer à jouer...
"La littérature est un jeu"  propose 100 questions sur les classiques de la littérature française... En parcourant ce fascicule, je m'amuse donc et fais quelques révisions. Et puis j'ai l'esprit en éveil lorsque je lis ceci :
"Quoi lire? se demandent les uns. Que faire lire? se demandent les autres. Avant qu'un lecteur ne trouve un livre qui lui corresponde, quelques repères sont nécessaires... Mais l'histoire littéraire semble inaccessible, intouchable, et beaucoup se découragent à la tâche. Pourtant, n'y a-t-il rien de meilleur que de relever ce défi qu'est la littérature?"
Me décourager... cela me sera arrivé avec quelques auteurs, pourtant généralement je vais au fond des choses, comme dans la vie, ne faisant jamais rien à moitié. Souvent je termine un livre inintéressant pour la seule raison que j'avance dans la lecture en espérant toujours que le miracle se produira... "Ce texte m'ennuie, lisons encore un peu, il va peut-être y avoir un déclic, je vais peut-être ressentir enfin une émotion qui fera que ce livre ne sera pas à ranger dans la case "perte de temps"!
Quoi lire? La solution je l'ai trouvée il y a longtemps. Je papillonne et butine tous azimuts. Il me suffit de regarder les quelques livres qui attendent d'être lus à la tête de mon lit :
- Le désert des tartares - Dino Buzzati
- Petit éloge de la mémoire - Boualem Sansal
- Le bonheur désespérément - André Comte-Sponville
- Jean-Christophe (tome 1) - Romain Rolland
- Petite vie de Jeanne de Chantal - André Ravier
- Eldorado - Laurent Gaudé
Dans l'introduction de "La littérature est un jeu", il me plaît aussi de lire ceci :
"Si cet ouvrage vous pousse à lire, (...) nous ne pouvons que vous y encourager. Rendez-vous en librairie, demandez conseil en bibliothèque ou fiez-vous à votre intuition... Il n'existe pas de meilleure ou moins bonne route. Seuls la curiosité et l'esprit d'aventure comptent.
Dernier point, plus personnel. En tant qu'auteur, j'aimerais dire à ceux qui n'ont pas l'habitude de lire qu'il n'y a pas d'âge pour commencer, ni de honte à ne pas avoir beaucoup lu. Il est évidemment possible de vivre sans littérature, mais elle est un lieu inégalable. C'est pour cela qu'il est si bon, tôt ou tard, de s'y rendre." (Ariel Kenig)
Je dédie un grand clin d'oeil complice à tous les amis fidèles de cet espace, car il savent que je ne peux qu'adhérer à une telle profession de foi, étant tombée en amour très précocement.