Les parias du système

Publié le 21 juillet 2010 par Gilles Poirier
Ce coin de la terre est vraiment damné et je ne sais pas comment font les rares habitants de ce pays pour vivre ici et s'y complaire. Bon, si on n'a jamais connu autre chose, peut être, mais j'ai du mal à croire à cette version, car alors il faudrait non seulement ne jamais avoir connu autre chose mais aussi ne jamais avoir vu un seul film à la télévision qui montre ne serait-ce qu'une seule séquence avec un paysage autre que désertique, ni jamais été sur internet, ni lu un seul magazine de reportage et ni ne jamais avoir entendu parlé de cet ailleurs par une personne extérieure, avouez que ca fait beaucoup. Non, sincèrement, je ne comprend pas comment on fait pour vivre ainsi au milieu d'un immense tas de sable et de cailloux moches entrecoupés de tuyaux, de pylones électrique et parsemés de détritus. Je ne comprend pas comment on fait aussi pour vivre avec ce vent qui projette le sable partout (et plus particuliêrement dans les narines, la bouche et les yeux) qui, pendant des jours entiers, rend le ciel tout jaune sans aucune visibilié, pire que le légendaire smog londonien cher à Charles Dickens. Sans oublier cette chaleur qui tue toute véléité de mouvement et qui ote même l'envie de respirer, je me suis moi même surpris de dire: Tiens, il ne fait pas aussi chaud aujourd'hui, il ne fait que 46 degrés. Alors, en plus de tout cela, si on habite à 200km de la ville la plus proche comme ceux qui résident dans les rares maisons en dehors du camp, je pense que soit on est masochiste soit on est un paria du système, le pire étant d'être la femme d'un de ces parias/masochistes, je n'ose même pas y penser.