Je ne suis pas une machine…

Publié le 22 juillet 2010 par Wawaa

J’en peux plus, j’en peux plus. Oui, J’ EN PEUX PLUS. Retourner 30h par semaine tout l’été en tant qu’hôtesse de caisse (quelle belle périphrase inutile n’est-ce pas ? ), n’est pas mon choix mais celui de mes patrons parce qu’ils préféraient un homme de plus en rayon et qu’il manquait une caissière pour la période estivale. Je ne ferai pas de commentaire, j’ai juré de ne pas en faire. Bref, je rigole bien quand je les vois galérer le matin à la livraison. Moi je m’en fous je suis caissière, je ne me lève plus à 4h45 et je peux sortir le soir sans avoir peur d’être morte crevée le matin. Il faut bien y voir le bon côté des choses.


Avant cette période estivale, je ne faisais que 12h de caisse par semaine. C’était largement suffisant pour avoir mon quota de boulets. 30h de boulets, c’est trop. Certes, il y a toujours les bons côtés du métier, entre les sourires des enfants, des petits vieux , les « Oh, ma caissière préférée ! » scandés joyeusement, les fous rires à cause des bêtises qu’on raconte et tutti quanti… et puis il y a toujours un drôle d’oiseau qui passe par là et ravive notre côté moqueur enfoui.


Mais, je n’en peux plus des gens qui manquent de considération et de politesse. Des gens qui traitent la caissière comme si c’était juste une petite merde sur un trottoir. Des gens qui se défoulent sur elle. La caissière n’est ni une machine, ni responsable de tous les problèmes rencontrés au sein du supermarché. Dire simplement « bonjour » et esquisser un léger sourire semble parfois leur planter des clous dans les fesses tellement c’est difficile pour eux d’y parvenir. Utiliser un ton approprié et diplomate aussi. Parce que bordel, même si t’es en colère, madame ou monsieur le client, réfléchis deux secondes au lieu de vociférer plus fort qu’un pet bruyant de mammouth malade d’une gastroentérite ! La caissière n’y peut rien au fait qu’un article ne passe pas, n’y peut rien au nombre de bouteilles d’un pack que tu préfèrerais par 4 ou 6, au prix qui n’est pas le bon et aux tomates qui passent à 2 euros 07 le kilos au lieu de 2 euros 05.


« Bonjour ». C’est quand même pas difficile à dire. Y’a deux syllabes. Je conçois que le J est une consonne fricative palatale occlusive extrêmement difficile à dire et provoque probablement des aphtes purulents à beaucoup de personne, MAIS BORDEL , LES CAISSIERES NE SONT PAS DES MACHINES.


Une cliente, sur un ton condescendant et passée devant tout le monde tant qu’à faire(et plus con que descendant) : « Je voudrais me faire rembourser ces sandales, vous me faites le remboursement tout de suite ? ».


Et puis quoi encore. Tu veux que je te donne 100 balles et un mars avec. T’attends ton tour connasse et tu me parles sur un autre ton.

Moi : « Booooooooooonjour ». Dans l’espoir qu’elle me salue également.

La cliente toujours avec ses airs snobinards dégoulinants : « Ah oui, bonjour. Alors c’est bon ? ». Bonjour ce n’est pas d’une évidence, ce n’est pas obligatoire, après tout qui a dit qu’il fallait être poli, courtois, aimable. CONNASSE. 

Moi : « Vous avez le ticket de caisse de vos eeeespadrillles ? » oui parce que si on commence à ne plus appeler les choses par leurs noms d’origine, on a pas fini. Je me suis donc ainsi permise de lui rappeler que c’étaient des espadrilles.

La cliente, en me tendant les chaussures et le ticket de caisse : « Je vais faire des courses, je repasse ensuite ».

Évidemment pendant ce temps là je continuais à encaisser les gens, tout sourire.

Dans l’après midi un client qui semblait avoir une grave dysenterie, vient direct me voir : « Je veux des pièces pour le lavage de la voiture ».

Moi « BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONJOUUUUUUUUUUUUUUR MONSIEUR »


Lui : « des pièces de un et deux euros »


Moi : « BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONJOUUUUUUUUUUUUUUUR, il faut attendre que je termine d’encaisser ma cliente, suite à cela je pourrai ouvrir mon tiroir »


Lui : « Je suis pressé ».

Moi : « Bonjour monsieur. Ma cliente également ».

Je n’ai pas eu de bonjour et en plus il aurait fallu que je réponde à sa demande dans l’immédiat. Qu’il aille chercher une éponge et qu’il frotte sa carrosserie pour la faire briller, ça le fera peut être réfléchir.


Parfois je me dis que pour certains clients, les caisses automatiques seraient une bonne solution. Peut-être, qu’une fois délaissés devant la machine, à devoir scanner eux-mêmes leurs articles , et sans avoir immédiatement une personne physique pour les renseigner, ils se rendront enfin compte de l’importance de la chaleur humaine car, nous caissières, nous ne sommes pas des machines…pas encore.