La Gestapo

Publié le 23 juillet 2010 par Semie
J'ai un nouveau contrat. Je travaille maintenant pour la Gestapo.
Oui oui.
Je viens tout juste de commencer et je devrais (si je survis) être là pour un an.
J'avais besoin d'un changement. Ça fait 10 ans que je travaille de la maison, et je n'en pouvais plus d'être entre mes 4 murs du matin au soir.
Sauf que.
Ça fait longtemps que je n'ai pas eu de patron (dans mon cas patronne) sur mon dos à tous les jours. Je ne suis plus habituée.
Un peu plus et j'avais une carte comme les ouvriers dans le temps qui '' punchaient '' le matin en arrivant et le soir en quittant.
Lors de ma première journée, on m'a répété à plusieurs reprises que si je devais m'absenter pour un rendez-vous, je devais reprendre mon temps ailleurs pendant la semaine. Tout à fait normal, me direz-vous. Eh bien, non. En tant que consultante, je suis payée à l'heure, et les heures où je ne travaille pas, tant pis pour moi.
Lundi prochain j'ai un rendez-vous que j'ai pris il y a plusieurs mois. En plein après-midi. Je dois donc quitter le boulot vers 13 h. Eh bien ce matin-là, je devrai arriver au bureau à 7 h 30, ne pas dîner et pour le reste de la semaine, je devrai finir plus tard. Je vois les seules petites mini heures qui me resteront avec les enfants s'envoler sous mes yeux.
Je ne fais que penser aux rendez-vous à l'hôpital pour enfants et j'angoisse. C'est pas vraiment à côté du boulot. Avec une seule voiture, ça demande beaucoup de planification.
Ce n'est pas tout.
Je commence à 8 h 30. Soyez assurés que Goering (je suis méchante!!!) doit comme par hasard passer près de mon bureau vers 8 h 32, tout à coup j'aurais 2 minutes de retard à reprendre à la fin de la journée.
Même chose pour l'heure du départ et pour mon gros 30 minutes de lunch.
L'Homme n'en revient pas qu'à mon âge, je sois stressée de ne pas arriver en retard.
Mais tout ça, c'est normal! me direz-vous. L'employeur veut s'assurer d'en avoir pour son argent car c'est cher les consultants!
Peut-être. Mais ce qui n'est pas normal, c'est que durant des journées entières, je n'avais rien à faire. Je devais être fidèle au rendez-vous, pour ne rien faire. Je devais me rapporter à mon commandant, pour regarder le temps passer.
Y a-t-il plus longue journée que celle où on attend qu'elle finisse?
Mortel ennui.
Heureusement, cette semaine, je suis plus occupée. Enfin.
Le fait demeure que je dois vous quitter, sinon je devrai reprendre mon temps à la fin de la journée.