Comme une double revanche sur un réveil contraint après une petite nuit et sur un de ces débuts de semaine d’habitude laborieux, est venue dans ce calme matinal, cette lecture érotique des quelques dernières bonnes feuilles du livre de Françoise Rey « Marcel Facteur » :
« C’est un arbre tout entier qui te pousse du ventre, libidineux Marcel, un fût gonflé de turbulente sève, fourmillant d’espérance, lisse, droit et compact, où les lèvres de la drôlesse s’affolent de leur petitesse et butinent ici, là, plus loin, plus haut, plus bas, sans méthode ni fatigue. Tu sens le ballet délicieux de la langue mutine qui patine alentour, revient au cratère, y darde une pointe humide et curieuse, repart, revient, glisse, suce, tourne, contourne, retourne, se love, se perd, se retrouve, s’amuse, se tue de délice et d’angoisse… »