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Un été à Paris

Publié le 27 juillet 2010 par Thebadcamels
Un été à ParisC'est bien connu, les Bad Camels sont au top, surtout en été. Alors qu'ABC et René partiront explorer certaines contrées d'Orient, que Chambie ira observer les hipsters new-yorkais se déhancher sur les excellents nouveaux morceaux d'Arcade Fire, que La Couente résistera aux sirènes du tourisme sexuel à Bali et à Patpong, que Sylvain Téquel découvrira les joies du quotidien des bashpelivanns et que Kerdef inspectera les moindres recoins de ses volutes mentales grâce à la méditation transcendantale, votre humble serviteur a décidé de rester dans sa ville natale afin de vous aider vous, vulgaires plébéiens, à survivre à l'une des épreuves les plus dures qu'il ait été donné à l'Homme de connaître : l'été à Paris.
N'en déplaise aux gérontophiles, la petite chienne, plus communément appelée canicule, a décidé de ne pas venir nous rendre visite cette année. Ce sera donc dans la grisaille et dans la peur constante d'une météo capricieuse que mon été parisien se déroulera. Un air plus respirable qu'à l'accoutumée mais une atmosphère d'autant plus insupportable... Un petit retour en arrière s'impose pour mieux apprécier la situation actuelle.
Mon été parisien commence en douceur : la fin du mois de juin est bercée par la Coupe du Monde et son lot de soirées pizzas-bières-blagues vaseuses pas désagréables, les librairies de qualité accueillent dans leurs rayons le dernier roman de Bret Easton Ellis, les chaînes américaines nous annoncent les reprises de Mad Men et de True Blood, et pour couronner le tout, il existe encore la perspective d'une petite semaine à Calvi, son festival, ses plages et ses filles... Nous sommes fin juin, une chose est sûre : l'été va être énorme.
Le pronostic est juste. La Coupe du Monde délivre ce qu'on attend d'elle (des matches, des anglais nazes, des commentateurs au sommet de leur art) et même un peu plus (l'EDF, Maradonna, les coréens du nord). Imperial Bedrooms, le nouveau roman de Bret est très solide. Les terrasses et les parisiennes sont belles. Le festival de Calvi on the Rocks assure une bouffée de bons sons, de beau temps et de bonnes soirées sans égale. Cependant, tout va très vite se gâter : le 9 juillet Calvi prend fin; le 11 juillet, les moustaquettes et l'horrible Carles Puyol soulèvent le trophée dessiné par Silvo Ganazziga; le 12 juillet, il faut retourner travailler. Dur.
Les Bad Camels décident de réagir et de profiter de ce que Paris a de mieux à leur offrir : les jeunes groupies auront ainsi pu apercevoir les Camels lire du Bégout, du Mailer ou du Clowes sur la butte Montmartre, les admirer partager des tartines de jambon cru et de crème d'artichaut autour de bouteilles de rosé au Rosa Bonheur, ou encore tenter d'imiter leurs inimitables dance-moves dignes des meilleurs kamakia chez Moune ou dans des lieux plus insolites...
Le moral est encore au beau fixe mais l'on sent déjà l'anguille du baromètre vaciller : celle-ci ne va pas tarder à sombrer dans la zone rouge... Lire des "romans d'été", écouter du "son estival", disserter encore et toujours sur le sens de Lost, regarder une autre moustaquette s'emparer du maillot jaune au nez et à la barbe de Nicolas Roche, aller, encore et toujours, boire des bières au Sans-Souci puis des gin-to chez Moune et croiser les gens de la veille ou pire, des filles assez jeunes pour avoir un numéro commençant en 07... L'été à Paris n'est qu'une boucle se répétant encore et toujours jusqu'à l'épuisement mental de tous ses acteurs ; seuls les plus médiocres et ceux qui en demandent le moins peuvent survivre : Paris l'été c'est l'avènement de la médiocratie.
Pour survivre, le Camel n'a plus qu'une alternative, fuir ou subir. Certains ont fui, j'ai décidé de subir.
Je ne me refuserai rien : les romans de Marc Levy et Katherine Pancol, les soirées avec David Guetta et So Me aux platines, Secret Story plutôt que Mad Men, Twilight et Shrek plutôt que True Blood et Toy Story... Non, je ne me refuserai rien, j'irai jusqu'au bout de la logique. Je m'exciterai aux annonces de probables transferts au PSG, à l'OM et à Arles-Avignon, j'irai à Paris Plage lors du pont du 15 août, je boirai de la Despé et des cocktails à la Manzana dans des bars lounge avant de sortir au Globo. Je serai tellement médiocre qu'en fait, je serai au top...
Ou sinon, je vais prendre des billets pour Londres, pour la Route du Rock et pour les concerts des Girls et Tame Impala, c'est peut-être plus sage. Fuir pour mieux revenir.
Ceci est un compte-rendu de ma session fin juin - fin juillet.
En espérant que mon mois d'aout soit meilleur, je vous souhaite de bonnes vacances.
A bientôt
MOLI

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