Magazine Journal intime

Le chat est un être pervers et malfaisant

Publié le 28 juillet 2010 par Kabotine
Le chat est un être pervers et malfaisant
(Surtout le mien)
Cette année, le planning de vacances de nos voisins nous a obligés à amener le chat à Mes Vieilles Pierres. Oui, « obligés » car il faut bien savoir que notre chat est un cent pout cent pur citadin. Il adore les jardins de ville et le ronronnement monotone des moteurs à huit heures du matin, rien ne l’émeut d’avantage que les gaz d’échappement, son endroit de prédilection pour dormir : les bambous qui se tassent au fond de notre micro jardin.. Il défend son territoire de cinquante mètres carrés et vadrouille dans ceux des autres guère plus grand que le sien.
Notre chat est un pur citadin.
Mais entre le laisser entre les mains de notre femme de ménage parisienne qui a un peu tendance à l’oublier (la dernière fois qu’on est partis, elle l’a oublié dans le dressing : quatre jours sans boire et sans manger, des crottes partout, l’odeur tenace du pipi de chat… il aurait pu y laisser sa peau !) (connasse !!) (bref) et l’emmener prendre un bol d’air, j’ai préféré le bol d’air pour lui… Six cent mètres carrés de maison, vingt hectares de parc, c’est un beau territoire, que je me suis dit. Des vacances aux Vieilles Pierres, c’est quand même pas une punition…
Bin si ! pour lui c’est une punition ! « trop grand pour lui, m’a affirmé ma copine véto, il a besoin de marquer son territoire, il doit y avoir d’autres chats… au pire achète lui des phéromones pour qu’il se sente mieux… ». J’ai donc passé l’éponge sur les pipis oubliés sur les paillassons, et les papiers qui trainent dans le bureau de papa (surtout qu’il n’était pas là). Passé l’éponge et la serpillère en fait… Je l’ai juste pris par la peau du cou, à peine secoué et l’ai posé sèchement sur sa litière. Je l’ai même autorisé à utiliser comme litière les bacs de la cours intérieure… Mais non. Monsieur ne met pas le nez dehors. Il suffit de le poser devant la porte pour qu’il file se cacher à l’intérieur. J’ai dû lui interdire la salle d’armes où il squattait le dessous d’une bibliothèque et me crachait dessus quand j’essayais de l’en sortir sous la menace d’une raquette de tennis qui appartenait à papa en 1939 (ou à peu près !).
Depuis quelques jours, j’avais l’impression qu’il allait un peu mieux. Fini l’impression d’avoir un gros rat à la maison filant ventre à terre dans les couloirs au moindre bruit. Il venait nous voir, et redevenait sociable… Il venait même à l’étage la nuit faire un petit tour. Je laisse faire me suis-je dit, s’il pouvait effrayer quelques souris, voire même déloger le loir (oui, après avoir été chassé du mur de ma chambre l’été dernier et passé l’hiver dans une autre pièce, l’affreux animal est revenu à ses anciennes pénates).
Mais mon chat est pétochard. Au moindre bruit suspect il file se cacher sous un vieux fauteuil dans l’entrée. Au moindre grattement dans le mur, il se planque sous mon lit, n’en sort que pour manger… Jusqu’à la nuit dernière… Enhardi par l’absence de mon mari, le chat saute sur le lit et pose sans grande délicatesse ses sept kilos de muscle (ahum !) sur mes pieds. Puis escalade le lit jusqu’à se blottir contre ma tête. Alors, je le vire d’un coup sec. Pas de chat sur le lit… Mais sans fin il recommence… Bonjour les nuits !
Ce matin, après l’avoir viré pendant la moitié de la nuit, il s’est résolu à dormir sous le lit. En me levant, il s’est extrait, m’a regardé avec effroi et a filé à vive allure vers l’escalier, rasant les murs comme un rat apeuré.
Ce n’est qu’en mettant mes sabots, que j’ai constaté une tache sombre sur mon sac. Une tache sombre et humide. Humide et malodorante… Le putain de chat a pissé sur mon José Kaki –Dreyfuss pour les non-connaisseurs ! Putain de chat !
J’ai rincé mon sac, savonné la tache et à l’heure où j’écris, il sèche encore. Quand au chat, j’ai fait preuve d’une perversité au moins égale à la sienne : j’ai remplis sa gamelle de pâté pour chat odorante et adorée, et lui ai servi son repas… dans la cours intérieure ! il est venu au petit trot allègre, et dès qu’il a eu le nez dans sa gamelle, j’ai fermé la porte à double tour ! Il n’est pas prêt d’en sortir. S’il veut la guerre, il va l’avoir sa putain de guerre ! (copy right Sylvester Stallone dans chéplus quel film sur le Viet Nam)


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