Depuis hier, mes amis de gauche, et même de droite, m’envoient des messages pour que j’aille marcher avec eux, samedi, pour un Iran libre et démocratique. Départ: Place de la Bastille 18h, arrivée: Place de la République aux environs de 20h. Je me suis posé la question de savoir si c’était une blague. Pas que je ne souhaite un Iran ainsi décrit mais, avec ce qui se passe en France, je pensais que des courageux (je ne suis pas un leader) allaient organiser une marche vers l’Élysée, pour réclamer un juge d’instruction dans l’Affaire Woerth-Bettencourt. Les Français semblent voir loin, vers l’Iran, alors que la démocratie n’existe même plus chez eux. Étonnant.
Ah Michelle Alliot-Marie, hier, dans LeMonde.fr, parle de l’honneur de la justice. C’est tellement pathétique de lire une telle prose nauséabonde. Mais, parlons de la mascarade du ministère du Travail d’hier. Les policiers de la brigade financière sont arrivés dans le bureau du ministre, au lieu de l’UMP, il aurait été préférable que ça se passe à Bercy mais, l’homme n’y est plus. C’est donc au 127, rue de Grenelle, dans le très huppé 7e arrondissement de Paris que les flics ont débarqué, avec l’arsenal qu’il faut, pour assister comme figurants, au vaudeville estival le plus mirifique de la décennie.
Avec un metteur en scène digne, en l’occurrence le locataire de l’Élysée. Un scénariste de haute voltige, Philippe Courroye et des acteurs au potentiel encore insoupçonnable. Il y a Me Georges Kiejman jouant le rôle de souffleur de l’actrice vieillissante Liliane Bettencourt, en passant par le couple Woerth qui a dit merci aux gens du voyage et au Rom d’avoir un temps, fait la UNE des journaux. Mais, ce n’est pas tout, on peut aussi ajouter des épiphénomènes comme Lefebvre ou Morano, qui ont des rôles de bruitage.
Synopsis:
Les policiers arrivent. La secrétaire les installe, pendant que le ministre fini de répondre au chef de l’État qui lui intime de rester ferme, de ne pas craquer psychologiquement et de nier tout. Il acquiesce.
Ensuite, il vient accueillir enfin ses enquêteurs, au temps pour moi, les policiers du scénariste Courroye. Ceux-ci, émus, demandent au ministre s’il veut, pour son café, des sucrettes ou du sucre. Le ministre opte pour deux sucres. Puis, les policiers lui demandent s’il est plutôt croissant ou pain au chocolat. Dans un regret, il annonce qu’il préfère les chouquettes comme Tartempion. Gêne des policiers qui envoient illico presto un de leur membre, à la boulangerie à proximité.
Les questions commencent, après cette pause bonne enfant:
Un policier demande au ministre s’il jure sur l’honneur qu’il n’y a jamais eu de financement occulte du parti présidentiel. Il le fait. Fin de l’interrogatoire. Pour passer le temps, ce qui s’en suit, est une visioconférence avec l’Élysée qui félicite le ministre, et Brice Hortefeux, lui, les policiers, malgré leur cruauté, celle de n’avoir pas pensé aux chouquettes. A l’écran, une tête, avec une alopécie avancée apparaît: c’est le scénariste Courroye. Il se plaint des acteurs qui n’ont pas bien lu son texte. Le président l’interrompre et lui dit que c’était mal écrit. Il fallait simplement, pour lui, annoncer un non-lieu plus rapidement.
Courroye promit de le faire avant la fin de l’été.