Magazine Journal intime

J'adore Nicolas Rey

Publié le 31 juillet 2010 par Mlle A

-1.jpgOui madame, moi je suis comme ça, je ne fais pas dans la demi-mesure. Quand j'aime, j'aime. Or donc qu'on ne se méprenne pas, je suis une femme mariée. Je n'adore pas Nicolas Rey sur un mode "J'aime son corps, il me rend folle, je le veux la-tout-de-suite-maintenant" (quoique) Non, moi j'aime son verbe. Si, ça se dit. Parce que je le dis.

Je viens notamment de finir son dernier livre, Un léger passage à vide, dans lequel il y parle de sa dépression, son alcoolisme notoire et sa préférence à lui, (non, pas Julien Clerc) la drogue. Une fois de plus, je suis ultra jalouse de sa plume, la façon dont il écrit, son cynisme, son recul par rapport à la vie. Une fois de plus, on a envie de baffer son anti-héros, tout en se disant qu'il est foutrement attachant et qu'on ferait bien quelque chose pour le secoure/réveller/réconforter. Et le fait que ce soit lui, ce anti-héros renforce le propos. Une fois de plus, ce livre n'aura pas fédérer la critique, et pourtant j'aurai adoré. Ris franchement en lisant certains passages. Apprécié sa manière ciselée de voir les choses, et de décrire son prochain. Et pas uniquement parce que dans le livre, il fait une ode à une certaine Audrey (non, je ne suis ni jeune ni physiquement intelligente comme elle).

Pour preuve un extrait :

"Je raffole des dîners. Sortir de ma cuisine et prendre la pluie alors que je me sens si bien avec Audrey dans mon deux pièces, j'adore. Et tous ces gens autour d'une  table qui doivent se nourrir, boire, être drôles, s'intéreser à l'autre et faire comme si c'était possible à sept de passer un moment agréable et cette connasse de maîtresse de maison qui n'arrête pas d'ouvrir la fenêtre pour que pénètre un air glacé dès que j'allime une benson légère et je vais cjoper iune angine par ta faute, bécasse sociale, plus maison que maitresse, toi et tes « Melon con Prosciutto en entrée, parce que mine de rien, c'est bientôt les vacances… » Nan, c'est pas l'été. C'est le mois de mars, petite vieille, c'est l'hiver douze mois sur douze. (...) A cet instant, la maîtresse de maiton prend un sourire niais et incline la tête  « Tu veux que je te débarasse ? » Mais je veux que, toi, tu débarasses, je veux que tu te tires, je veux que tu mitrailles tous tes invités et je veux rentrer chez moi."

Donc oui, si tu aimes la cynisme et la mélancolie misanthrope poétique, achète ce livre. Ou commence par le premier. C'est encore mieux.

Nicolas Rey au Diable Vauvert (une put*** de maison d'édition)

Mémoire courte (2000)

Un léger passage à vide (2010)


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