Magazine Journal intime

J’ai testé camping (épisode 2)

Publié le 01 août 2010 par Anaïs Valente

Etonnamment, je passe une première bonne nuit sur mon lit pour nain de jardin.  Pas de chute dans l’interstice de dix centimètres.  Pas de moustique géant assoiffé de sang d’Anaïs.  Pas de ronflements intempestifs.  Un gros dodo.  Ouf ouf ouf.  Après un petit déjeuner pantagruélique (l’air de la mer, même si je l’ai pas encore respiré, ça creuse, alors anticipons) et une douche dans la salle de bains pour nain de jardin, direction la plage, via un petit chemin qui me rappelle vaguement des promenades d’enfance.  La mer est à proximité, faut juste marcher.  Et traverser une route pleine de vilains conducteurs pas beaux qui refusent de ralentir et qu’on insulte joyeusement.  Et puis franchir les dunes, via un escalier hypra dangereux pour les asthmatiques.  Ensuite, le sable, la mer, et peu de monde, car nous sommes loin de la civilisation, des vendeurs de boules de Berlins.  Que du bonheur.  Y’a même des maîtres-nageurs musclés tout habillé (enfin si on peut considérer un maillot comme un habit) de rouch’, car la plage est tout de même surveillée.  Remake d’Alerte à Malibu en perspective…

Le soleil est au rendez-vous.  Le vent aussi.  Presque une tempête.

Mais nous sommes équipés.  Dans mon jeune temps, on mettait de ces brise-vents rectangulaires, fichés sur des poteaux, souvent rayés.  Actuellement, on utilise des sortes de demi-tentes igloos étonnantes. Modernes. Et pratiques.  Bien sûr, j’ai dû manger une demi-livre de sable, malgré tout.  Bien sûr, je n’ai pas su lire une seule demi-page de mon livre, tant le vent me fouettait le visage et m’envoyait des grains dans les yeux.

Mais c’était trop cool.

Et puis, le goéland est arrivé.

Et, moi qui aime ces volatiles, goélands, mouettes, depuis ma plus tendre enfance, j’ai enfin appris la différence entre les deux.  Ce que je prenais pour des mouettes depuis toujours était en fait des goélands.

Le goéland est donc arrivé.

Et il a pris la pose.  Durant un temps fou, histoire que je puisse le mitrailler devant les dunes, puis me déplacer pour le mitrailler devant la mer, tant qu’à faire.  Merci l’ami, ce fut un superbe moment.

Petite trempette de gros orteil dans la mer (caillante), puis petite sieste à l’abri du vent.

Petit casse-croute ensuite, partagé avec les goélands, ou les mouettes, enfin les deux.  Des bestiaux racistes, je vous le dis.  Oui, racistes.  Qui ne voulaient que de la boustifaille provenant de mains blanches, faut le faire tout de même.  Vilains oiseaux.

Et puis, c’est l’heure de l’apéroooooooooo.  L’heure du Pastiiiiiiiiiiiiis. Et des chips. L’heure du souper.  L’heure de la promenade au bord de l’eau, du coucher de soleil à gogo, des vagues et du vent, un peu apaisé.

Ensuite, direction dodo… mais, mais, mais, c’est kwa ce bruit ?  C’est quoi cette musique ?  Mais c’est Lady Gaga, que l’on entend là-bas, dans la discothèque du camping.  Et Anaïs d’entraîner toute la bande pour une petite danse.  Géniale l’ambiance discothèque de camping.  Très familiale.  Tout ce que j’aime.  Et puis y’a des chorégraphies.  Connues, comme la Macarena.  Inconnue, comme cette choré apparemment apprise par tout le camping sauf nous.  En six temps.  La maison ne reculant devant aucun sacrifice, l’apprentissage commence.  Fous rires garantis.  Pas évident de suivre le rythme de tous ces vacanciers maîtrisant parfaitement leur danse.  Mais le pli est pris.  Que du bonheur.  Bonheur que nous continuons après avoir quitté les lieux, dans les chemins du camping, histoire de répéter encore et encore et encore et encore notre nouvelle chorégraphie.  Sur une musique géniale, que je peux vous chanter, mais dont j’ignore le titre… Trop dommage. Même les paroles, je pige pas, on dirait un truc du genre « zumba zumba hella »… ça vous dit quééééquchooos’ ?

Ensuite, gros dodo, de la musique, des goélands et du Pastis plein la tête.

Le lendemain, même programme.  Petit-déj, répétition de la choré de la veille, promenade sur brocante (j’achète du brol à dix centimes, dont un pot et une assiette Boch, à dix centimes ma bonne Dame, l’affaire du siècle – avais-je besoin de Boch dans mon bordel, non, mais s’il fallait n’acheter que ce dont on a besoin, ben mon intérieur serait vide hein, un peu comme après le passage d’un huissier), balade au bord de la mer, abandonnée par le vent et c’est tant mieux, verre en terrasse, re-balade.

Puis, retour au camping pour le désormais traditionnel Pastiiiiiiiiiiiiiiiis.

Epuisés par les promenades de la journée, nous nous avachissons, dès 21 heures, sur la terrasse, comme des vieux campeurs fainéants.  Soudain, un éclair de génie, ou plutôt de folie.  On va faire du roller.  C’est cela oui… A ma droite, mes vieux rollers d’enfance, reçus pour la fin de ma sixième primaire, plus jamais utilisés depuis, recyclés pour la génération suivante.  A ma gauche une paire pour adulte.  Entre les deux, ma vieille carcasse, incapable de faire du roller, pour sûr.  Mais l’ambiance camping (et les restes du Pastis) me font enfiler ces rollers et tenter quelques mouvements, sous l’œil moqueur d’autres campeurs jouant à la pétanque.  Oui, ben, je voudrais bien vous y voir moi, juchés sur ces roulettes qui roulent dans tous les sens, à devoir avancer ou, mieux, patiner.  J’abandonne.  C’est plus de mon âge, tout ça.  Pas envie de me casser la guibole.  Sur le gazon, on tente tout de même de reproduire la chorégraphie de la veille, rollers aux pieds.  Trop drôle.  Petit moment de délire.

Soudain, un (second) éclair de génie, ou plutôt de folie.  On va faire de la trottinette.  Moi j’ai jamais fait de trottinette.  Jamais.  Peut-être posé le pied dessus, puis abandonné.  De mon temps, ça n’existait pas, les trottinettes.  Enfin si, sans doute, mais j’ai pas eu ça moi.  Mais là, je le sens mieux que les rollers.  La trottinette, c’est mon truc.  Enfin… pas vraiment, mais je m’amuse.  Et avec le temps, je m’améliore.  Et me voilà en train de faire tout le tour du camping juchée sur ma trottinette.  Qué bonheur.  Un bonheur qu’on ne peut faire que dans un camping, en vacances.  Naaaan, jamais je ne ferais ça dans ma rue, non mais, le ridicule ne tue pas, mais tout de même quoi.

Epuisée par l’effort et les rires, je file au dodo, des rires, une chorégraphie et du Pastis plein la tête.

Le lendemain, c’est déjà le dernier jour (ooooooooooooooh).  Le soleil est au rendez-vous (aaaaaaaaaaaaaah).  Alors, direction la plage pour un dernier adieu.  Et là, dans la série trucs fous, absolument fous (ben quoi, la choré, les rollers, la trottinette, le Pastis, fou je vous dis), je bats mon record du monde : je vais dans la mer jusqu’à mi-cuisses.  Dingue, je sais.  Pas plus loin, faut pas pousser non plus hein.

Lecture, repos, séance photo pour les mouettes et/ou les goélands.

Puis retour au camping pour les bagages, et l’apéro pré-départ.  J’aurais pas dû, je sais que j’aurais pas dû.  Passqu’avec le Pastis, ma répétition pour ma demande de ticket à la gare passe vite de « Goeiedag, is het goedkooper een summerticket voor Namen of een andere ticket ? » à Goeieieieieieidag, is het het goekdooo, euh, goedkoood, euh, goedkooper… ».  Et puis je bafouille, plus je m’embrouille dans mon nederlands zo slecht.  Mais je parlerai nederlands, il le faut.  Le Pastis me monte vachement à la tête, pourtant il était censé être très petit très léger, juste pour la route, et ben non.  Au point que, perdue dans ma discussion et mon alcoolisation, j’en oublie que ma montre a de gros ratés, qu’elle doit aller en réparation parce qu’elle s’arrête, repart, s’arrête, retarde, s’arrête… Mon train est à 19h.  Ma montre indique 18h35.  Il est en réalité 18h50.  Branlebas de combat, vite vite vite, au revoir merci, vite vite vite, bisous bisous, vite vite vite.

Thanks God, je parviens à l’heure à la gare, je me fais comprendre malgré mon nederlands et je trouve une place parmi la foule en délire du train… mais ça c’est une autre histoire, que je vous conterai demain, passque là on en est à deux pages et demi, sans compter les photos, je sens que vous vous endormez…

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