Car les vrais blogueurs sont des enfants. Il n'y a
qu'à voir le sérieux avec lequel ils se considèrent : aucun adulte ne
s'offrirait ce ridicule. Ceux qui s'excusent auprès de leurs lecteurs –
presque en les plaignant – parce qu'ils sont restés deux jours sans
déverser leur habituel arrosoir de lieux communs ; ceux qui “prennent de
la hauteur” et décortiquent, soupèsent, analysent l'importance du
phénomène ; ceux qui discourent gravement (mais avec une jubilation
pitoyable et risible) sur le coup qu'ils portent à la presse
“institutionnelle” ; et les plus drôles, qui se voient marcher tous
ensemble vers les lendemains qui chantent (lesquels sont, comme
toujours, au coin de la rue), la colonne armée de la prochaine
révolution, la vraie, la toujours attendue, qui donnera du pain aux
miséreux, la paix et des baumes à ceux qui souffrent, des escaliers à la
Butte et des ailes aux moulins. "
[extrait] journal d'un blogueur, didier goux
Publié le 04 août 2010 par Tilly
journal de juin 2010, La femme qui s'éloigne - mercredi 30 juin