Magazine Journal intime

Lettre et Loir et Natation

Publié le 05 août 2010 par Kabotine
Lettre et Loir et Natation
« Cher lecteur prodigue, Blablabla … »
L’autre nuit, réveillée par les grattements du loir, j’avais en tête un billet sur l’orquestration magistrale de ma vengeance animalière. Trop embrumée pour ouvrir mon ordi et supporter sa lumière blanchâtre en pleine nuit, j’ai opté pour la répétition mentale de ma prose. Puis prise dans mes activités de la journée, je n’y ai plus pensé. Ce matin, potron-minet, même animal, même punition, plus éveillée, j’ouvre mon outils, et… Et rien. Je ne sais plus ce que je trouvais de si drôle dans ma lettre au lecteur, je ne sais plus ce que je voulais dire ou demander… alors rien.
Le loir est revenu –si toutes fois on peut considérer qu’il était parti un jour… Disons que le loir s’est réveillé. Affamé. Et depuis quelques nuits, il s’attaque à nouveau à la tapisserie du placard de ma chambre. (oui, dans ma chambre, un placard dissimulé dans le mur a –avait une tapisserie ancienne plutôt sombre. Je suis donc réveillée par les grattements, déplacements et déchirements de papier. Dans la résonance du placard, j’ai l’impression qu’il déménage je ne sais quoi.
Et c’est là que le chat intervient. L’autre nuit, réveillée et agacée, je file aux toilettes. Au retour, je vois mon rat-frôlant-les-murs –le chat, assis, tendu devant le placard. Intéressé, intrigué, le chasseur se serait-il éveillé ? Pour le coup, le bruit a cessé, le Loir a cessé ses activités. Le chat s’installe sur mon lit, transgression suprême, mais je ne le vire pas. Quand le bruit reprend, il se relève et se poste à nouveau devant le placard. Alors, le bruit cesse. Odeurs, instinct. Le Loir a flairé le prédateur potentiel, je vais pouvoir essayer de finir ma nuit.
Au matin, comme chaque matin, j’accompagne les enfants pour leur cours de natation. Le maître nageur me regarde goguenard : « Ca va ? vous avez l’air fatiguée… »- Ha si vous saviez la teneur de mes nuits… j’ai un loir dans le mur de ma chambre…- [sourire entendu] Votre mari est rentré ?- [machinalement] Non, la semaine prochaine…
Plus tard, en faisant des longueurs, mon cerveau synapse enfin : à tous les coups il pense que je passe mes nuits les jambes en l’air… si ça se trouve, il pense même que j’ai un amant.
L’avantage de la réflexion sous-marine, c’est que personne ne me voit sourire. Ou pas.

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