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The Expendables - L'esthète et la Stath

Publié le 06 août 2010 par Thebadcamels
The Expendables - L'esthète et la StathHier comme toujours, les Bad Camels étaient là où ça se passait. Et hier, c'était au Grand Rex qu'il fallait être, pour l'avant-première du film d'action le plus attendu de l'année, The Expendables. Sly, The Stath et Dolphie étaient bien présents, les Bad Camels aussi.
Les milliers de personnes venues assister à l'événement culturel (culturiste?) de l'année n'ont pas été déçus. Après une attente prolongée histoire de bien faire chauffer les fans, tous venus leur poster de Rocky, Cobra voire de Crank sous le bras, les voitures arrivent enfin. Dolph Lundgren, grand acteur, par la taille, de Blackjack et Universal Soldier, sort le premier : les connaisseurs apprécient et il faut avouer que le géant de Stockholm a plutôt bien vieilli. Quelques minutes plus tard, il est suivi par un Jason Statham vêtu en Frank Martin : accueilli en véritable sauveur du film d'action des années 2000, son accent cockney et ses mâchoires serrés font leur effet. Pas besoin de faire des maths pour comprendre que la Stath est LA relève des Schwarzy et Stallone. En parlant de ce dernier, inutile de préciser que son arrivée, costard gris, cravate violette, pochette violette, aviator violettes, déclenche l'hystérie chez les fans de tous âges. Le patron c'est lui et c'est son film que nous sommes venus voir ce soir.
Après quelques cabrioles sur scènes, les trois lurons laissent la place au film dans une salle dont le taux d'adrénaline et de testostérone a rarement été atteint. Alors The Expendables, qu'est-ce que ça vaut ?
The Expendables, c'est tout simplement l'histoire d'une unité de mercenaires embauchés pour renverser un tyran sur une petite île dans le Golfe du Mexique. Mais Stallone, comme Tellier, aime aussi l'amour et la violence et le film se veut donc avant tout une histoire d'amour et d'amitié. Amour des gros flingues, des grosses lames, des gros moteurs, des gros tatouages mais également des femmes. Amitié entre des gueules cassées du cinéma d'action, Stallone, Rourke et Lundgren au visage balafré pour l'occasion, entre les jeunes loups exotiques, le briton Statham et le bridé Li, et entre les seconds couteaux amusants, Couture venu du freefight et Crews venu d'on ne sait plus trop où.
Stallone nous propose un monde où les vrais hommes ne roulent qu'en deux roues ou en trucks, où l'on fait des concours de lancer de couteaux plutôt que des chifumis, où l'on fait copain-copain en se tatouant le corps et en écoutant Thin Lizzy à fond et où l'on drague en faisant parler la poésie des poings contre des arcades sourcilières et des plexus... Un monde de mecs sensibles à l'image de Barney Ross, véritable esthète et protagoniste du film dont l'ultime réplique, "I love poetry", résume bien le film.
Car c'est bien un poème que Stallone nous propose. Poings, pieds, fronts, couteaux de lancer, machettes, coupe-chou, flingues, mitraillettes, grenades, obus, napalm... aucune arme n'est négligée lorsqu'il s'agit de démembrer, décapiter, d'étouffer, d'immoler ou de réduire en "gelée rouge" les masses ennemies (au nom de l'amour d'une femme rebelle bien évidemment). Tel Balzac, car c'est bien le dernier chapitre de sa Comédie Humaine qu'il écrit, Stallone développe des personnages profonds et uniques et multiplie les références aux heures glorieuses de chacun : Stallone, gâchette rapide et poings rageurs - Statham, lames en tous genres et enchaînements poings, pieds, lame, gun - Jet Li, chinoiseries diverses dont un penchant pour la négociation commerciale - Couture, prises de catch et coups de poing sautés - Crews, destruction massive- Lundgren, bourrin en manque d'affection - Rourke, artiste. Quelque part entre les Misérables et les Miséroïdes, cette bande de gais lurons nous offre un spectacle nostalgique proche du film concept qu'il est dur de décrire.
Cependant, Stallone prend bien soin de préparer son audience à la boucherie métaphysique qui va avoir lieu. Dès le départ, humour et second degré ne sont jamais loin et surtout, c'est un film dans lequel Sly a décidé de se faire plaisir et de ne rien se refuser et il nous le fait vite comprendre. Il s'offre assez vite sa propre scène à la Heat avec une discussion riche en one-liners réunissant sur un même écran Schwarzy, Bruce et Sly. Bref, le ton est donné, the rest is history.
Anachronique et dénué de tout sens, ce trip sous créatine tourne la page d'un cinéma clairement désuet mais tellement généreux quand il s'agit de dézinguer du méchant et l'on se met presque à rêver de nouveau à l'âge d'or des Rocky, Rambo, Tango, Cobra et autres réjouissances insouciantes qu'Hollywood n'ose plus faire aujourd'hui... Reprenons espoir en méditant la rumeur d'un Rambo 0 et cette phrase de Balboa : "C'est pas fini tant qu'y a pas eu la cloche"...
Un article signé MOLI.


PS : Tout ça pour dire qu'en fin de compte, c'était quand même pas terrible du tout et pourtant à voir absolument

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