Ce que le juif Levinas enseigne me semble toujours au-delà du religieux, ou ce qui serait plus juste parait universel, parce que tout est religieux .. !
« Tout le monde est responsable de tout et de tous, et moi plus que les autres » Dostoïevski . L’éthique est une subversion, un retournement ontologique par lequel l’humain cesse de se préoccuper de son être pour se tourner vers l’autre. Levinas corrige cet absolu par le « tiers » qui rompt cette dualité dangereuse ( je ne peux pas tout céder à l’autre … que faire alors du ‘ troisième homme .. ? ) Il faut une justice , un Etat… à corriger également par « le visage » : fragilité, autre, qui n’est pas objet de saisie ou de connaissance… Le visage, l’autre, le tiers - face au visage …etc.
L’Amour selon Levinas, n’est ni fusion, ni accord : mais dissymétrie radicale, l’autre comme mystère et absence …
La mort : On ne meurt que pour les autres. Des dix commandements ( 5 du côté de Dieu, 5 du côté de l’homme ), Levinas fait correspondre le 1er et le 5ème : « Je suis l’Eternel ton Dieu » et « Tu ne tueras point. » Ce visage qu’on ne peut tuer… !
Salomon Malka, que je résume à partir de son commentaire sur Levinas, compare ensuite Levinas et Kierkegaard, en particulier sur cette formule de Tertullien ( Père de l’Eglise ) « Je crois parce que c’est absurde »… et rappelle le geste d’Abraham : est-ce le même Dieu qui arme le bras du père et Celui qui l’arrête ? La foi plus forte que l’absurde ?... Puis, il y a Abraham qui dialogue, s’interpose entre Dieu et les hommes, et lui arrache le pardon pour les pêcheurs de Sodome et Gomorrhe…