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Ma voisine, cette lapine...

Publié le 19 décembre 2007 par Evin

J'habite un petit immeuble dans lequel la majeure partie des habitants a la même moyenne d'âge que ceux de la région, à savoir des retraités. C'est donc relativement calme dans l'ensemble, et en dehors des odeurs de graillon dans le couloir, je n'avais qu'une chose à reprocher à la structure du bâtiment: l'isolation des murs. Pour vous donner une idée, tous les soirs, et même le matin quand je me lève, j'entends mon voisin du dessous ronfler. Et c'est marrant parce que certains soirs, quand je peine à m'endormir, les ronflements vont et viennent, parfois s'arrêtent, pour reprendre de plus belles moins de deux minutes après. J'en déduis donc que la femme du monsieur doit le secouer énergiquement mais en vain toutes les dix minutes. Autant vous le dire tout de suite, dans ce genre de cas de figure, les boules Quiès sont mes amies.

Ca a commencé le mois dernier. Ma voisine du dessus jusqu'à présent était tout ce qu'il y a de plus silencieux. 45 ans, un physique moyen, vivant seule, avec des horaires de boulot vraisemblablement merdiques, je l'avais croisée une fois ou deux dans l'immeuble, sans plus.
Je sus juste qu'elle habitait au dessus de chez moi, dans un studio, apparement de même composition que le mien. Etant donné l'excellente isolation des murs, je sus fin novembre qu'elle s'était achetée un ordinateur. Comment ? Ultra simple. La petite mélodie à l'ouverture et à la fermeture de Windows, avec le son à fond n'a pas trompé mes oreilles. De même que la mélodie des conversations sur Messenger. A ce moment précis je me suis dit - merde, la voilà qui se met à tchatter sur son pc, d'ici à ce qu'elle se soit inscrite sur Meetic, y a pas des kilomètres.

Putain comme j'aimerais avoir eu tort !

Depuis début décembre donc, madame ma voisine a un mec. N'empêche, elle n'aura pas eu besoin d'allumer son pc bien souvent, ça s'est fait rapidement l'affaire. Halleluya hein, je suis ravie pour elle. Ca me laisse optimiste pour la suite, ça prouve qu'à 45 berges, on peut encore rencontrer le grand amour. Ouais. Seulement en l'espace de quinze jours, ma voisine calme et silencieuse s'est transformée en lapin de Garenne. Au début ça me faisait marrer. Au fur et à mesure, ma marrade s'est transformée elle aussi. Entendre le clic-clac souffrir le martyre à la limite de la percée de plafond, à la longue, ça énerve.
Et quand ça se passe tous les soirs, ET les matins, alors là moi je dis: bravo mais vous commencez à me faire CHIER.

Le summum est arrivé avant-hier. J'étais sur ma petite terrasse en fin d'après-midi (mon téléphone portable capte mieux dehors, c'est pratique). J'aperçois ma voisine sortir d'une voiture et guider l'homme au volant qui tentait de garer son taco. Je trépigne d'impatience de voir enfin à quoi ressemble l'étalon du 3ème, et quand il est sorti de la voiture, qu'il s'est dirigé sur le trottoir d'en face, a mis son gilet de papy vert avec une rayure blanche au milieu, rejoindre sa dulcinée, je suis restée comment dire ... baba.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que dame voisine n'est pas difficile. Son étalon, c'est Robert Bidochon dans toute sa splendeur. Un bide énorme (je comprends mieux le clic-clac), une dégaine de bênet, tout pour plaire. Il m'aperçoit sur ma terrasse et me regarde. A cet instant précis j'ai hésité je vous l'avoue. Soit j'applaudissais, soit je restais stoïque avec une gueule de "quoi t'as un problème connard?". J'ai choisi la seconde option.

J'aurais préféré ne jamais le voir finalement. Parce que du coup, ma pensée optimiste est retombée comme un soufflé au fromage à la sortie du four quand j'ai vu le couple Robert et Raymonde. Pire, depuis, à chaque fois qu'ils me font un tour de rodéo au dessus de la tête (comme tout de suite à la minute où je tapote mon clavier), je les imagine, et c'est comment dire ... affreux.
Jusqu'à présent, la perspective de cogner au plafond armée de mon manche à balai me paraissait ridicule, après tout, ça ne dure jamais bien longtemps (quoique ce soir il a l'air particulièrement en forme le cochon), mais maintenant je suis en train de chercher des moyens de lui faire comprendre qu'il faut soit qu'elle change de clic-clac, soit qu'elle déménage pour laisser la place à une mamie tranquille, soit qu'elle nique à même le sol parce que franchement, je vous le dis, là ça devient vraiment pénible.


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