Magazine Journal intime

Inception… puis déception

Publié le 07 août 2010 par Anaïs Valente
inception_poster1.jpgDeux histoires en une… petits gâtés que vous êtes.

Inception, puis déception.  Mais pas de déception pour Inception.  La déception est après.  Of course.

J’ai donc été voir Inception.  Avec le profil de ma vie.

On m’avait dit beaucoup de bien de ce film.  A lire le résumé, pas le genre que j’aime.  Un résumé qui m’épuise, auquel je ne pige rien.  Et la bande-annonce, avec ces rues qui se soulèvent, brrrr, j’en tremblais d’effroi.  Mais vu la super critique et les ceusses qui m’ont dit « va le voir », ben j’ai été.  J’obéis, moi, ma bonne Dame.

Fort heureusement, on m’avait aussi dit « les cinq premières minutes sont complexes, t’inquiète, ça ne durera pas ».  Passqu’en effet, complexes, ces cinq premières minutes.  Mais ça ne dure pas.

Maintenant, c’était peut-être la présence d’ex-profil de ma vie qui me perturbait.  Chuis toujours un peu stressée dans ce genre de circonstances.  Plein d’idées me passent en tête : « respire pas trop fort », « gesticule pas », « ne sois pas trop près de lui », « ne sois pas trop loin de lui », « croise les jambes, ça fait dame », « décroise les jambes, mauvais langage corporel, signe de fermeture », « ne le regarde pas », « ne le regarde pas, je te dis », « et s’il essayait de m’embrasser je ferais quoi ? », « et s’il n’essaie pas de m’embrasser, je fais quoi ? », « concentre-toi sur le film tu vas rien piger », « j’ai soif, pourquoi j’ai pas dit oui quand il m’a proposé une boisson », « c’est qui ce personnage-là déjà, je pige rien », « il est mignon ex-profil, me demande s’il voudra me revoir », « j’aime bien ses lunettes », « il voudra pas me revoir, trop moche, trop conne, trop grosse, trop inculte, trop trop trop », « il voudra pas me revoir, pas assez sexy, pas assez intelligente, pas assez grande, pas assez pas assez pas assez », « il voudra me revoir, je suis le profil de sa vie »… et je vous en passe.

En plus, pas de bol, je me tape de l’asthme et j’ai oublié mon spray chez moi.  Pas mourir ici, pas mourir ici pas mourir ici.  Bon, ça pourrait être romantique, j’agonise, j’étouffe, on se retrouve à l’hosto et tout et tout.  Ça pourrait être romantique dans une comédie romantique.  Pas dans la vie.  Dans la vie, je me racle la gorge sans cesse, pour faire passer la crise. Et il me propose une pastille pour la gorge.  Il est exaspéré, c’est clair.  Je l’exaspère avec mes bruits de tuberculeuse.  Pourtant, Sissi, elle avait séduit un empereur, malgré sa tuberculose.  Oui, bon, dans la vraie vie on a dit.  Donc une pastille.  A la menthe.  Je déteste les pastilles à la menthe.  Mais j’accepte.  Et elle est bonne, cette pastille.  Pas trop fort.  Faut que je demande la marque.

Mais, hormis ces quelques considérations typiques de la rencontre futurement foireuse, j’ai adoré Inception.  Quelqu’un m’a dit que le réalisateur devait être un peu fou pour avoir imaginé ça.  C’est sans doute ce qui fait que le film captive d’un bout à l’autre, cette folie.  Et puis Léonardo Di Caprio qui joue vachement bien le bellâtre torturé (il m’a jamais vraiment fait de l’effet, Léo, une gueule trop parfaite, trop enfantine, mais bon, je l’aime bien quoi).  Et puis ce rêve dans ce rêve dans ce rêve dans… ce rêve ou cette réalité ?  On s’y perd à la longue.  Et c’est triste, parfois.  Angoissant, souvent.  Tous ces tueurs, font peur.   Et puis un film plein de questions, jusqu’au dénouement final, qui ne dénoue peut-être pas tout.  Passque la toupie.  Je m’interroge.  Un film à voir au cinéma, pour les images, pour l’action, pour le son.

Fin du film.

Fin de l’histoire, aussi.  Fin de profil de ma vie.  Bienvenue ex-profil de ma vie.

Ça vous dit un petit résumé des divers échanges de mails et sms suivant la séance.  Enfin, de ce qui est racontable (cf la Boum) of course, je vais pas entrer dans les détails, rassurez-vous (je sens une pointe de déception, bande de petits curieux).  Vous avez eu un mini résumé la semaine dernière, mais ici je vous propose un big méga gros petit résumé.

Jeudi.

Lui « Passé une très bonne soirée en ta compagnie, espère toi aussi ».

Moi « Moi aussi, merci encore ».

Vendredi.

Lui  « Mieux vaut en rester là, restons amis ».

Moi « Bien sûr, pas de souci, restons amis ».  C’est vrai quoi, on n’a jamais assez d’amis, et l’amitié c’est bien aussi, et puis l’amitié peut toujours muter, et puis il est sympa, alors amis c’est bien, c’est super, c’est génial, c’est nuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuul.

Lui « Ok, super ».

Lui, un peu plus tard « Et puis, on sait jamais comment ça peut évoluer, je vais réfléchir, je réfléchis ». Mais il réfléchit à quoi, bordel de dieu ?  J’ai rien demandé, rien proposé, dit ok pour amitié, ça mérite aussi réflexion ça ?

Samedi.

Lui « Comment vas-tu ? » Aaaaaaaaaaah, mon nouvel ami veut savoir comment je vais.  C’est bon signe non ?

(Je vous passe les détails d’un blabla habituel et passionnant entre nouveaux amis youpie).

Moi, après une heure de discussion « Bon, sorry, je te laisse, j’ai un rendez-vous, bonne soirée, à bientôt, mon cher ami ». Et je file au lit, mouahahah, le coup du mensonge pour titiller sa jalousie et qu’il réalise à quel point je suis formidable et qu’il est sans doute sur le point de me perdre à tout jamais, ça peut marcher vous pensez ?

Dimanche.  A l’aube.

Lui.  « Alors, ce rendez-vous ? Bon, je pars toute la journée, bon dimanche.  »

Je vous le disais, il angoisse. Ça marche, le coup du mensonge pour titiller sa jalousie et qu’il réalise à quel point je suis formidable et qu’il est sans doute sur le point de me perdre à tout jamais.

Moi.  « Bon dimanche, bon amusement, à bientôt ». J’élude le rendez-vous de la veille avec mon oreiller, faut titiller sa jalousie, qu’il s’imagine des choses je vous dis.

Lundi.

Silence.  Il médite.

Mardi.

Silence.  Il réfléchit.

Mercredi.

Silence.  Il est jaloux mais se retient de m’interroger plus.  Il en bave.

Jeudi.

Silence.  Il a viré son profil sur la page orange.  Volatilisé.  Effacé.  Sans un mot.  Sans un au revoir.  Sans un adieu.  Evaporé.

Déception.  Drôle d’attitude.  Bon, je sais, j’ai rien raté, c’était un perturbé.  Puis au ciné, il faisait rien que m’interrompre, jamais su en placer une, ce qui est quand même rare avec moi.  Il écoutait rien. Puis finalement, il était loin de ressembler à Brad Pitt (alors que moi, bien sûr, je ressemble à Angelina Jolie, c’est bien connu).  Puis moi je mérite un homme qui n’hésite pas, qui fonce, qui m’aime et le dit et l’assume et le redit.

Mais tout de même…

Je n’y comprendrai jamais rien aux mecs, c’est définitivement définitif.

Et le drame dramatiquement dramatique finalement, le pire du pire du pire, c’est que jamais je ne connaîtrai la marque de ces pastilles à la menthe, damned.


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