Ce matin, je suis tombée sur un article de Mathieu Fortin traitant justement de la différence entre auteur et narrateur. Difficile de ne pas confondre les deux. Et ça l’est encore plus quand comme moi, on utilise le “je” dans ses romans et qu’on s’inspire de son expérience. Je comprends très bien cet état de fait. Moi aussi, quand je le lis, il m’arrive de chercher ou de trouver l’auteur à travers ses personnages, surtout quand je connais un peu l’auteur.
Je me suis beaucoup inspirée de mes expériences pour écrire le tome 1 (joie de l’expatriation, écriture) et le tome 2 (difficulté de l’expatriation, publication) de ma trilogie, un peu moins pour le tome 3. Et c’est là où je voulais en venir : avec le temps, je trouve que je me distancie de plus en plus de mes personnages.
Dans mon tome 3, Isa fait face à certaines situations que je n’ai jamais vécues. Dans mon roman pour ados, j’ai créé 3 héroïnes très différentes de moi. Bien sûr, elles vont vivre des choses que j’ai vécues. Le premier amour, c’est comme un petit incontournable pour tout le monde. Mais je me suis beaucoup servie de mon imagination pour bâtir les intrigues de la série.
Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose de s’inspirer de soi et de son entourage pour écrire, au contraire. Mais je trouve ça aussi vraiment intéressant d’un point de vue créatif de laisser parler son imagination et de raconter des choses que l’on a pas vécues. Est-ce prendre de l’expérience que de se distancier de ses personnages ? Est-ce explorer d’autres facettes de l’écriture ? Je ne sais pas, mais j’avoue que j’aime le chemin que j’emprunte depuis quelques mois.
Mon enthousiasme par rapport à mon roman pour ados est revenu. Je l’envoie lundi à ma directrice littéraire et je me croise les doigts pour la suite. Je commence à avoir hâte de le voir entre les mains de lecteurs, ce roman.