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28 juillet 1964/Inauguration de la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence

Publié le 28 juillet 2010 par Angèle Paoli
Éphéméride culturelle à rebours


   Le 28 juillet 1964 (alors que triomphe Ella Fitzgerald au festival de jazz d'Antibes) est inaugurée par André Malraux, ministre des Affaires culturelles, la Fondation Maeght en même temps que la cour et la salle Giacometti de la Fondation. Dans son discours d'inauguration, André Malraux déclare : « Ici est tenté quelque chose qui n'a jamais été tenté : créer l'univers dans lequel l'art moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet arrière-monde qui s'est appelé autrefois le surnaturel. »
Fondation Maeght
Ph. Angèle Paoli (juillet 2010)

  Se définissant comme un véritable musée d'art moderne et contemporain, inscrit au cœur de la végétation méditerranéenne et de la nature dont il épouse les formes et déclivités, l'ensemble architectural de la Fondation a été créé et financé par Aimé et Marguerite Maeght. Conçu par l'architecte catalan Josep Lluís Sert et réalisé avec la collaboration de nombreux artistes, cet ensemble muséal combine avec élégance et bonheur, architecture et nature, intérieur et extérieur.

  Au cours de ses déambulations, le visiteur découvre les mosaïques murales de Tal-Coat et de Chagall, le labyrinthe de Mirό, le bassin de Braque, le stabile de Calder, la fontaine de Bury ainsi que la cour et la salle Giacometti.

   La Fondation Maeght qui abrite l'une des collections les plus prestigieuses d'art moderne du XXe siècle ― peintures et sculptures, dessins et mosaïques de Bonnard à Rebeyrolle, en passant par Braque, Calder, Chagall, Chillida, Giacometti, Léger et Miró ― et d'art contemporain ― Adami, Kelly, Kuroda, Monory, Tàpies et bien d'autres ― propose chaque année de grandes expositions de renommée internationale.
Giacometti à la Fondation Maeght
Ph., G.AdC

  27 juin 2010 : la Fondation Maeght inaugure une nouvelle exposition consacrée à Alberto Giacometti.

  46 ans plus tard...

  Isabelle Maeght écrit, en avant-propos du catalogue de l'exposition :

  « Je n'ai jamais oublié l'accrochage de la salle Giacometti lors de l'inauguration en 1964. Elle me parut immense et que dire de la cour... Je connaissais parfaitement ces œuvres pour les avoir vues, infiniment grandes, quelques mois auparavant, posées sur les murets dans le jardin familial, Alberto les disposant, cherchant la lumière et l'ombre.

  Pour cette exposition, j'ai voulu retrouver les impressions premières ressenties il y a 46 ans et pourtant, dans cette exposition, aucune nostalgie, seule l'œuvre compte.

  Dans la Fondation rénovée, les œuvres « infiniment grandes » côtoient les œuvres « infiniment petites »... L'espace... Dans le travail de Giacometti, l'important est l'espace entre la sculpture et le spectateur. Là est un des mystères Giacometti, une de ses recherches.

  La Fondation a donné des espaces aux artistes, espaces intérieurs, mais également espaces extérieurs. Les œuvres de Giacometti furent installées dans la cour mais, aujourd'hui, pour cette exposition, elles ne sont plus confrontées à la nature mais à d'autres œuvres.

  En créant des sculptures de groupes comme La Place, La Forêt constituées d'œuvres, telles qu'elles étaient disposées à l'atelier, Giacometti a voulu restituer le développement de son travail. La première sculpture de 1914, déjà un Portrait de Diego, est confrontée à un Portrait de Diego de 1960 ; les trois petites sculptures Projet pour la Chase Manhattan Bank sont associées aux versions définitives de L'Homme qui marche, Grande femme debout, et Grande tête ainsi qu'à la série des neuf Femme de Venise qui trouvent aussi leur place dans les salles de la Fondation.
Giacometti, Femme de Venise, 1956 2
Alberto Giacometti,
Femme de Venise III, IV, V, VI, VII, VIII et IX, 1956
Ph. Angèle Paoli (juillet 2010)


  La collection de la Fondation a été constituée en accord avec Alberto Giacometti. Les sculptures, mais également les dessins, les essais de gravures, tout cela constitue ses recherches...

  Pour Alberto Giacometti ce qui différencie un être vivant d'un crâne c'est le regard... Depuis L'Objet invisible, avec ses yeux en forme de roue, jusqu'à sa dernière œuvre, toute sa vie Alberto Giacometti a cherché et travaillé le regard... Aujourd'hui, c'est mon regard sur Giacometti qui, il y a 46 ans, a posé son regard et ses œuvres, ici, à la Fondation Maeght. »

Isabelle Maeght, Commissaire de l'exposition, Administrateur de la Fondation Maeght, in Giacometti & Maeght, 1946-1966, 2010, page 7.



■ Alberto Giacometti
sur Terres de femmes


→ L’Atelier d’Alberto Giacometti (chronique d’Angèle Paoli)
→ 11 janvier 1966/Mort d'Alberto Giacometti (+ extrait de Tahar Ben Jelloun, Giacometti. La rue d'un seul)
→ Giaco rue d'Alésia

■ Voir aussi

→ le site de la Fondation Maeght
→ (sur cuk.ch ) « Alberto Giacometti, un Suisse pas comme les autres », par Anne Cuneo



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