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Franck Venaille/Quand la lumière née de l’estuaire

Publié le 20 juillet 2010 par Angèle Paoli
«  Poésie d'un jour
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Je vis dans l'intensité de la pénombre
Ph., G.AdC

QUAND LA LUMIÈRE NÉE DE L’ESTUAIRE


Quand la lumière née de l’estuaire
m’éblouit
m’aveugle
Lorsqu’elle m’incite à tourner le dos à cette clarté
ainsi propagée autour de moi
J’éteins la lampe modeste du nid retourné
Longuement je regarde les petits corps chauds
Dès lors les mots ne m’assaillent plus
Mieux !
Les voici qui me laissent vivre
dans une semi-obscurité bienfaisante
Enfin ! Je vis dans l’intensité de la pénombre
Enfin ! Les modestes becs m’apportent lumière intérieure et paix
Et les heures musicales s’enchaînent
C’est l’instant où je me saisis des oiseaux anxieux
J’en fais mes frères aveugles
Et dans la nuit nous nous élançons
mus par cet étrange sentiment de sécurité animale
maintenant que l’intensité de la lumière née de l’estuaire
peu à peu
sur nous tous
a posé son voile de lin.

Franck Venaille, La Descente de l’Escaut, suivi de Tragique, Éditions Gallimard, Collection Poésie, 2010, page 127. Préface de Jean-Baptiste Para.



FRANCK VENAILLE

Franck Venaille


■ Franck Venaille
sur Terres de femmes


→ Ça

■ Voir aussi ▼

→ (sur remue.net) Au plus près de Franck Venaille, par Jacques Josse



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