ONU:la France au taquet pour discrimination.

Publié le 10 août 2010 par Menye Alain

La politique de la France envers les minorités sera passée au crible mercredi et jeudi par le Comité de l’ONU chargé de la lutte contre les discriminations, les débats devant être dominés par le sort des Roms, des gens du voyage et la question de l’identité nationale.

Le Comité de l’ONU chargé de suivre l’application de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, qui examine périodiquement la situation dans chaque pays membre, a déjà diffusé la série de questions qu’il s’apprête à poser à Paris après la présentation du rapport français.



Identité nationale


Elles portent notamment sur « le grand débat sur l’identité nationale » ouvert par le ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et et du Développement solidaire, sur la politique d’immigration, ainsi que « sur la discrimination à l’égard des Roms », des sujets qui agitent le monde politique français depuis quelques mois.

La France tentera « d’apporter des réponses, de montrer que des lois ont été votées » et surtout qu’ »elle a une approche différente des minorités qu’aux Etats-Unis ou en Inde, du fait du principe de l’égalité de tous devant la loi » que représente la laïcité, a expliqué une source diplomatique. Ces justifications sont loin de satisfaire des ONG qui s’attendent à des débats animés devant le comité onusien.



Régression des droits des minorités


« On assiste en France à une régression » concernant le droit des minorités qui va « vers une rupture de l’égalité de traitement », a dénoncé la responsable juridique de la Ligue des droits de l’homme Isabelle Denise.

Sur les Roms et les gens du voyage, « il y a un amalgame entre les deux (…) qui a des conséquences sur des déclarations tonitruantes », souligne-t-elle en rappelant que les gens du voyage représentent un « mode de vie » et non une identité. De leur côté, insiste-t-elle, les Roms sont en majorité des Roumains qui font partie de l’Union européenne, régie par le principe de libre circulation.

Ces personnes font l’objet d’une « stigmatisation » destinée à « faire peur », s’inquiète Mme Denise. Déjà en 2005, lors du dernier examen du comité sur la France, Paris avait été cloué au pilori sur le sort des Roms. Mais, selon la Ligue des droits de l’homme, les recommandations faites alors n’ont pas été suivies.

Ces sujets sont brûlants en France depuis un discours prononcé le 30 juillet à Grenoble (sud-est) par le président Nicolas Sarkozy qui a lancé une « véritable guerre nationale » contre la criminalité en liant immigration et insécurité.

Source: 7sur7 (Belgique) avec l’afp.