La fois où... j'ai failli mourir

Publié le 20 décembre 2007 par Boo
Ces deux derniers jours, j’ai rien mangé que des pâtounes alphabet au kiri.
Bah oui, pour ceux qui commencent un peu à me connaître, ça veut bien dire ça : ces deux derniers jours, j’étais malade.
Mais alors, malade malade hein. Pas juste le ptit rhume, pas juste enchifrenée ou barbouillée, non. La grippe, la vraie. Celle qui me fait marmotter « je vais mouriiiir » avant de me retrancher dans un coma profond, avec juste une paupière qui s’entrouvre de temps en temps pour voir si mon chéri, à mon chevet, pleure déjà comme un futur veuf éploré ou joue à la wii (la seconde option étant très risquée pour lui).
Une grippe, une vraie. Avec les amygdales qui se transforment en ballons de foot. Les os dedans les bras qui grincent comme du verre pilé. Les muscles des jambes qui comprennent pas pourquoi ils ne se souviennent pas de ce marathon qui les a laissé si courbaturés. L’œil brulant, qui pleure tout ce qu’il peut dès qu’il reste ouvert plus de 5 minutes. L’envie de rien, pas la force de regarder la télé, encore moins de tenir un livre à bout de bras (surtout quand le livre en question est le dernier Harry Potter et ses quelques 700 pages et 3 kilos). Même le paquet de clopes sur le bureau me rebute (dans le doute, mes amygdales ont déjà posé un préavis de grève).
Et puis surtout, y’a la fièvre.
A se demander pourquoi on paie si cher pour se bourrer la gueule ou s’envoyer en l’air à coup de cachetons-buvards pas nets. Laissez tomber l’alcool, laissez tomber la drogue. Essayez la grippe. Trip garanti, délirium assuré, avec la grippe tu seras pas déçu du voyage.
Deux jours dans la brume, à osciller entre conscience et inconscience, rêves, cauchemars et bribes de réalités. Grandiose. J’ai chaud, j’ai froid, je comprends rien, j’ai pas faim (bon ok mais juste des pâtounes alphabet alors… Et oublie pas le kiri !).
Juste assez de conscience pour me dire que j’aimerais bien que mon chéri soit aussi attentionné même quand tout va bien. Et aussi disponible…
« Un peu plus bas l’oreiller s’il te plait. » - « Tu pourrais m’amener une autre couverture ? » - « Je veux pas le chat sur le lit, il bouge trop. » - « Tu veux pas baisser la musique ? Ca résonne trop dans ma tête. » - « Donne moi le chat, il me tiendra chaud. » - « Tu seras triste si je meure ? Tu pourras tomber amoureux de quelqu’un d’autre après ? » - « A Noël j’aimerais bien avoir la board Custom de Burton. » - « Non laisse moi, tu vas craquer, je le sais que je suis chiante quand je suis malade. » - « Tu m’aimes quand je suis malade ? » - « Je vais mourir. » - « Tu trouves que je suis chiante ? »
Et un matin, on se réveille, et on sent… Que quelque chose est différent. On est glacé. Mais glacé sain. Y’a comme une fine pellicule de givre sur ma peau. Je m’étire. Je la sens se craqueler et retomber en petite poussière glacée dans le lit. Mon corps se réveille. Mes muscles respirent à nouveau. Les choses sont plus nettes. Ma peau se réchauffe doucement. Mais d'une vraie chaleur, saine, normale. La maladie, la vilaine, a filé sous la couette. Eparpillée sur le drap, elle grimace, me maudit sur 5 générations, jure vengeance, et s’évapore. J’ai gagné. Je suis bien. J’ai chaud.
Plus chaud du côté gauche que du droit, d’ailleurs.
Tiens ?
J’envoie ma main, fraîche et rose, tâtonner du côté de cette source de chaleur.
Je touche un front brulant.
« Je vais mouriiiiir » me fait l’homme de la maison dans un râle d’agonie.
Pfff les garçons quand ils sont malades ils ont toujours l’impression que c’est la fin du monde ! 
|Florence Foresti| J'aime pas les garçons ...